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Journal Extime de Max Memmi - Page 7

  • La plus secrète mémoire des hommes roman de Mohamed Mbougar Sarr Prix Goncourt 2021

                                   Note de lecture.

    La plus secrète mémoire des hommes roman de Mohamed Mbougar Sarr publié conjointement par les éditions Philippe Rey[1] et Jimsaan[2] fin 2021.

    Je viens d’achever la lecture de ce roman que j’ai trouvé étourdissant, déroutant mais d’une richesse inouïe. J’ai réussi à dévorer ce livre de 458 pages en trois jours, mais je ne suis pas sûr qu’il plaira à tout le monde : j’ose prétendre qu’il est vraiment réservé à un public d’intellectuels avertis, ce qui n’est pas un compliment en soi.  En tout cas, en n’en sort pas indemne.

    On pourrait résumer le sujet de ce roman en ces quelques phrases : la quête d’un homme, Diègane Latyr Faye, jeune écrivain sénégalais, qui veut absolument comprendre qui est vraiment ce T.C. Elimane, sénégalais lui aussi, auteur d’un ouvrage intitulé Le Labyrinthe de l’inhumain, publié en 1938 alors qu’il avait seulement vingt-quatre ans et qui a défrayé toutes les chroniques littéraires de l’époque jusqu’à qualifier cet Elimane de Rimbaud nègre, de génie et son ouvrage, le seul qu’on lui connaisse, de véritable chef-d’œuvre, mais ce livre après avoir fait l'objet de nombreuses critiques plus ou moins racistes et son auteur, accusé de plagiat, ce dernier a  immédiatement disparu à jamais et son livre tombé dans l’oubli.

    Mais c’est naturellement bien autre chose parce que cette quête qui nécessite d’interroger beaucoup de gens, met en scène de nombreux personnages haut en couleurs.

    Le récit du narrateur, ce jeune Diègane, passionné de littérature, est bien daté, il débute précisément le 27 août 2018 lorsqu’il découvre ce livre mythique paru en 1938 et grâce aux nombreux témoignages qu’il va recueillir de ceux qui ont connus Elimane, il remonte ainsi le cours du temps pour cerner l’homme et son œuvre, autant d’occasions pour nous offrir de grands envolées sur l’exigence en matière d’écriture, sur la littérature, l’art, les relations entre l’Afrique et l’Occident, les conséquences désastreuses du colonialisme et bien d’autres sujets.  

    Comme il serait dommage, et de toute façon impossible de raconter ce roman époustouflant, parfois difficile à lire, même s’il tourne simplement et constamment autour de ce fameux roman Le Labyrinthe de l’inhumain et de la très forte personnalité de son auteur T.C Elimane, qui va au fil du récit se préciser progressivement, j’ai envie de me contenter de citer les premières phrases du livre ainsi que la dernière.  

    Le récit débute ainsi : « D’un écrivain et de son œuvre, on peut au moins savoir ceci : l’un et l’autre marchent ensemble dans le labyrinthe le plus parfait que l’on puisse imaginer, une longue route circulaire, où leur destination se confond avec leur origine : la solitude… » puis trois lignes plus loin : « Je pourrais convoquer ici le paradoxe de toute quête de connaissance : plus on découvre un fragment du monde, mieux nous apparaît l’immensité de l’inconnu et de notre ignorance… » Et le récit se termine ainsi : « …Et son fantôme, en s’avançant vers moi, murmurera les termes de la terrible alternative existentielle qui fut le dilemme de sa vie ; l’alternative devant laquelle hésite le cœur de toute personne hantée par la littérature : écrire, ne pas écrire. »

     

    [1] Les Éditions Philippe Rey sont une maison d'édition française, généraliste et indépendante, créée par Philippe Rey en 2002 et spécialisée dans la littérature étrangère.

    [2] Les Éditions Jimsaan sont une maison d'édition sénégalaise, généraliste et indépendante, créée par Felwine Sarr et Boubacar Boris Diop en 2012.

  • Parution de mon dernier roman

    Mon dernier roman vient de paraitre aux éditions Orizons, en voici la 4e de couverture :

    le-cadet-des-fabert-1.jpgPierre est un poète, chroniqueur à France-Culture ; plusieurs fois marié, il mène une vie amoureuse tumultueuse. Septuagénaire, il est le cadet d’une fratrie de six enfants — tous sont encore en vie. Il pourrait être heureux ; mais au sein de cette famille, issue de la vieille noblesse française, on s’ignore. Pierre en souffre. Il décide, un jour, de pousser ses frères et ses sœurs à s’arracher à leur silence.

    Inspiré librement de faits réels et de témoignages recueillis par l’auteur, ce roman est l’histoire d’une fratrie qui va enfin, après trois-quarts de siècle, livrer ses lourds secrets, sur fond d’inceste et d’imposture.

    Ce roman, dérangeant, violent, et cependant plein de tendresse et d’humour, se lit d’une seule traite.

     

    Pour le commander : toutes librairies ou https://editionsorizons.fr/livre/le-cadet-des-fabert/

  • Deux bonnes nouvelles

    Deux bonnes nouvelles annoncées par le ministre de la Santé que j’approuve totalement :  

    D’une part à partir de lundi prochain 5 juillet 21, il sera possible de se faire vacciner contre la Covid sur son lieu de vacances (même si on a eu la première dose ailleurs) ou pendant les heures de travail sans aucune retenue de salaire pendant la sortie occasionnée pour se faire vacciner.

    Et d’autre part, il nous affirme qu’il ne sera pas question d'obliger la population générale à se faire vacciner.

    Ces deux assouplissements visent à accélérer la vaccination alors que le variant Delta fait craindre une reprise de l'épidémie.  

    A ce jour plus de 50% de nos concitoyens ont reçus la première injection et plus de 33% (dont je fais partie depuis début avril) les deux injections.

    Quotidiennement, je milite pour les bienfaits de la vaccination auprès de tous ceux que je rencontre, heureux d’arriver à en convaincre certains et si désolé de ne pas arriver à briser la résistance farouche d’autres, alors même qu’il est si évident que c’est seulement la vaccination qui peut sauver l’humanité de cette épidémie. C’est bien grâce à la découverte des si nombreux vaccins qui existent déjà depuis des décennies que nous nous portons mieux et que nous vivons plus vieux.

  • La démocratie en danger en Amérique du sud

    La revue Esprit consacre son dernier numéro à la démocratie dans l’Amérique latine. D’excellents articles, entre autres, sur le Nicaragua (démocratie défigurée ?) en guise d’éditorial de la Direction de la revue évoquant ce qui s’est passé au Venezuela. Je ne résiste pas au plaisir de retranscrire ci-dessous le premier paragraphe : Depuis le début du mois de juin 2021, le Nicaragua a vu se multiplier les arrestations de membres de l’opposition au président Daniel Ortega, au point que le scrutin présidentiel de novembre pourrait bien laisser à ce dernier un boulevard, sans réel adversaire à affronter. Cette nouvelle étape d’une crise démocratique entamée avec l’insurrection civique d’avril 2018 inquiète la communauté internationale, qui craint une évolution semblable à celle du Venezuela. Au-delà des liens – économiques notamment – entre les deux pays, la dérive autoritaire de deux régimes historiquement issus de révolutions populaires interroge.
    Puis suivent des articles de
    Gilles Bataillon (de juin 2021) Au Nicaragua, une dynastie aux abois, de Victoria Zurita, (plus ancien de mai 2020) Venezuela : le pétrole, l’or et le sang, de Pierre Ostiguy, (avril 2020) La révolte de ceux du «bas» de Octavio Paz, (octobre 1983) L'Amérique latine et la démocratie.
    Bonne lecture enrichissante !

  • Valeur absolue et valeur relative: on peut faire dire ce que l'on veut aux chiffres.

    A la suite d'une de mes notes que j'ai publiée récemment sur mon blog où je rappelai le nombre de morts provoqués par cet épouvantable virus qui frappe toute la planète depuis 18 mois, j'ai reçu le commentaire suivant:

    Le nombre de morts total par pays n'a bien sur aucune espèce d'intérêt, de signification ou de valeur. Par millions d'habitants, par contre, on peut comparer:
    Inde 400
    Turquie 590
    US 1800
    Allemagne 1100
    UK 1900
    Russie 900
    France 1600
    Suède 1500 n'a pas confiné.
    Belgique 2200

    Bref, quelle épouvantable épidémie !
    Nombre de morts "normaux" en France tous les ans et par millions d'habitants: 10 000 .

    Certes j'admets que cette remarque est pertinente, et en tous cas complémentaire à ma note, car en effet, le nombre de morts enregistré par tel pays en valeur absolu peut paraître très important ( exemple les Etats-Unis) mais proportionnellement à sa population, c'est à dire en valeur relative, par exemple nombre de morts par millions d'habitants, le résultat peut apparaitre  naturellement moins important, et à l'inverse le nombre de morts enregistré par tel autre pays, en valeur absolue, peut sembler faible, et pourtant rapporté, en valeur relative à sa  population, ce nombre devient brusquement très important.
    Cela étant, affirmer comme le fait ce commentateur que Le nombre de morts total par pays ( donc en valeur absolue) n'a bien sûr( sic)  aucune espèce d'intérêt, c'est vite dit  et éminemment partial, et aller en plus jusqu'à ironiser sur ce nombre de morts de la Covid qui serait finalement insignifiant par rapport ( encore ) au nombre de morts qu'il qualifie de " normaux", ce n'est pas heureux, car tout de même, d'une part chaque État se sent toujours profondément endeuillé de la perte de ses concitoyens, même quand il s'agit de quelques uns, lors d’attentats par exemple, à fortiori lorsqu'on assiste à des dizaines, voire à de centaines de milliers de morts dans une période courte,
    et cela, même, si, proportionnellement à sa population, ce nombre reste relativement faible, les décès restent toujours douloureux et d'autre part il n'y a pas de morts "normaux", ainsi ces quelques 650.000 morts ( soit environ 10.000 par million d'habitants) que l'on enregistre tous les ans dans notre pays représentent  autant d'individualités, de souffrances, de tristesse. J'ai eu l'occasion de rédiger une note sur ce même blog pour donner le détails de ces décès, maladies, accidents de la route, suicide, etc.
    Évitons de banaliser nos morts, derrière chaque disparition se cache un drame. Chaque être humain est unique et irremplaçable, même si les naissances sont supérieures aux décès.