Hier, en allant, comme je le fais de temps à autres, déposer dans la boite à livres qui se trouve à côté de ma mairie les quelques bouquins que je ne désire plus voir dans ma bibliothèque ( mais si,hélas, il y en a qui me deviennent indésirables et qui au moins intéresseront d'autres lecteurs) je jette un œil sur ceux qui reposent là sagement en attendant qu'ils soient adoptés. Et il m'arrive d'être attiré par un que je ne connais pas, ou que je possède mais dans une autre édition, et s'il est dans un excellent état, je décide de l'emporter. Aujourd'hui, j'ai découvert un petit livre éditée par Larousse en 2002 dans la collection poche jeunesse : c'est simplement le titre qui m'a interpellé, très prémonitoire: Virus L.I.3 ou la mort des livres. L'auteur Christian Grenier né en 1945 auteur d'une cinquantaine de romans pour la jeunesse et fou de science-fiction.
Je vous livre le texte de la 4e de couverture: " Face à la tyrannie des lettrés qui ont interdit tous les ordinateurs au profit du livre, les zappeurs propagent un virus qui efface définitivement les mots au fur et à mesure qu'ils sont lus."
Et je vous cite les premières lignes du roman: " les livres ont commencé à mourir au début du XXXe siècle. A mes yeux, leur agonie a vraiment débuté ce soir d'été où trois délégués de l'Académie européenne sont venus frapper à ma porte. Je me souviens de ce moment-là comme si c'était hier. La nuit venait de tomber sur Paris, une nuit violette et limpide: l'année précédente, on avait interdit les rues à tous les véhicules non prioritaires, si bien que que du 27e étage de mon petit appartement, je pouvais apercevoir à l'horizon les étoiles qui se mêlaient aux lumières de la ville. " fin de citation.
J'ai lu hier soir le livre avant de me coucher, c'est frais et gentil, mais le thème pourrait donner lieu à un beau roman en 2020 en s'inspirant des terribles événements que nous vivons: nous obliger à jeter tous nos livres - que de toutes façons plus personne ne lit au profit des ordinateurs et de la télévision- dans d'immenses bennes, afin qu'ils soient transformés en pâte à papier pour servir à fabriquer des masques de protection contre le virus, et cette idée stupide en m'endormant a provoqué un méchant cauchemar la nuit dernière. Me priver de mes livres: l'horreur absolue.
Commentaires
Les livres ne mourront pas. Nous avons eu le tort d'en confier à tout le monde, alors que seuls certains d'entre nous sont dignes de les lire. Il restera toujours un petit noyau de personnes averties.