Oui, le mot Espérance a un sens.
D'abord celui que lui donne mon dictionnaire Le Robert ( édition 2018), à la page 682: "sentiment qui fait entrevoir comme probable la réalisation de ce que l'on désire. Confiance, croyance. " Définition suivie d'autres définitions qui m'intéressent moins et de nombreux exemples.
Ensuite et surtout quand il se manifeste dans une de mes plantes, le Schlumbergera kautskyi appelée communément Cactus de Noël, que j'ai en abondance à l'intérieur de ma maison, ( certaines sont rouges d'autres blanches) appelée ainsi parce que cette plante fleurit généralement en hiver. Eh bien aujourd'hui, l'une d'entre elle vient de libérer, au bout d'une de ses petites feuilles vertes et plates dentelée, une magnifique fleur blanche, d'une beauté émouvante à couper le souffle, ouverte dans tous les sens comme une offrande à la vie.
Un vrai miracle de la nature Ce Schlumbergera est une plante endémique provenant d'une petite zone des montagnes côtières du sud-est du Brésil, elle m'a toujours accompagné dans mes différents habitats.
Je veux croire qu'il s'agit d'un signe d'espérance: après ce coronavirus 19 venu du tréfonds de la terre - et non pas tombé du ciel comme certains le disent- , qui aurait d'abord trouvé refuge sur le corps de chauffe-souris asiatiques puis définitivement dans les poumons des hommes, cette fleur prouve que la nature a plus d'imagination que nous en nous poussant à avoir confiance.
Ce qu'aucune nation n'a pu être capable de changer en matière d'écologie, un virus microscopique et ...une fleur de Schlumbergera pourront-ils enfin décider l'humanité à modifier son mode de vie ?
Journal Extime de Max Memmi - Page 17
-
Le cactus de Noël
-
Ankycose et prostration
Douce ankylose. Tranquille prostration. Légèreté de l'être au centre d'une nature comme en suspens. Le monde semble figé. Le paysage est une aquarelle. Les pavillons, blanc, ocre, toitures d'ardoises ou de tuiles, jaune, brun, orange enserrées dans des bouquets d'arbres, sagement agencées, sans un souffle. Dans une fine brume. Et ce château avec ses deux cônes en forme de bonnets d'âne, au sommet de la colline d'un vert tendre, en clignant mes yeux paresseux: mélange de bleu et de jaune, quel est ce château?
Pas un bruit. Rien de possible, rien de réel. Pourtant tout semble encore possible. Les rues sont désertes. Les gens sont murés, silencieux, s'évitent, ne même pas se toucher. Il reste la radio, la télévision, elles fonctionnent: restez chez vous lance d'une voix impérative les autorités qui nous gouvernent, nous sommes en guerre. Un ennemi souterrain aérien invisible envahit nos poumons, nous asphyxie. Le décompte macabre des morts, 7000 chez notre voisin italien, presque autant en Espagne, 2000 chez nous, en plus des 1700 habituels et quotidien mais remplacés par les nouveaux-nés, vingt mille morts dans le monde, des millions de gens atteints. Spectacle en boucle des avenues de toutes les capitales du monde: le désert total. Pour les besoins d'un film de science fiction à l'échelle planétaire? Non, la nouvelle réalité.
Cerné? paniqué? Non, télé et radio éteintes,- j'ai encore cet immense pouvoir:- douce ankylose. Tranquille prostration. Légèreté de l'être au centre d'une nature comme en suspens. Sourire de béatitude, mots d'amour à mes plantes et à mes arbres, frissons et caresses échangés. Sur un nuage vagabond, je lis le mot espérance. La communion est retrouvée.
-
Charlotte, un roman de David Foenkinos
J'ai lu avec grand plaisir le roman* de David Foenkinos, édité par Gallimard en septembre 2014. C'est un très beau récit, émouvant et haletant qui retrace la vie de Charlotte Salomon, berlinoise et artiste peintre assassinée dans un camp d'extermination par ls nazis à l'âge de 26 ans alors qu'elle était enceinte après avoir été dénoncé en tant que juive, alors qu'elle espérait être en sécurité dans le sud de la France.
L'intérêt de ce récit est multiple, d'abord d'avoir redonné vie à cette jeune femme assez exceptionnelle auteur d'une œuvre picturale éblouissante, mais au parcours chaotique au sein d'une famille frappée par des tragédies atteignant plusieurs générations. Enfin, pour l'auteur, hanté par cette artiste, ce récit est l'occasion d'une quête qu'il portait en lui depuis longtemps. Signalons la forme très originale du récit: chaque ligne ne contient qu'une phrase, Foenkinos s'en explique au cœur même du livre: un problème de respiration, dit-il, pendant l'écriture oppressante de ce roman, car il s'agit aussi d'un roman, car même si, comme il le précise, sa principale source d'inspiration est l’œuvre autobiographie de Charlotte Salomon: " Vivre? ou Théâtre? ", on voit bien à la lecture de ce beau livre de 221 pages, qu'il n'hésite pas à prendre beaucoup de liberté, notamment en passant d'une époque à l'autre, bien au-delà de la vie si courte de son héroïne.
Une seule critique: je n'ai pas toujours aimé l'intrusion- heureusement pas trop fréquente- de l'auteur au milieu du récit de la vie de Charlotte, quand, notamment, il va sur ses traces, retrouve son quartier, quelques réflexions de temps à autre ne sont pas gênants, mais quand il consacre 5 pages ( de la page 67 à la page 71) pour expliquer pourquoi et comment il a décidé d'écrire ce livre, en plein récit, cela crée une vraie rupture.* Charlotte est le 13e roman de David Foenkinos, ses livres sont traduits dans le monde entier. Il a débuté en littérature en 2002 à 28 ans, ( il a aujourd'hui 45 ans) très prolixe, touche à tout, très médiatique, malicieux, maniant l'humour pour cacher surement un fond d'inquiétude, ( écrivain, dramaturge, scénariste) il en est à son 19e ouvrage en 17 ans, répartis sur 6 maisons d'éditions. Il a obtenu de nombreux prix littéraires dont le Renaudot et le Goncourt des lycéens. Foenkinos fait partie des cinq premiers écrivains à plus fort tirages, depuis 2011, après l'adaptation au cinéma, la même année, de son roman La délicatesse, paru en 2009.
-
Mon jardin
Des amis lisant mon blog m'ont téléphoné ou écrit pour me demander des détails sur ces "200 " variétés dont j'ai parlées. Erreur de ma part, il ne s'agit pas du nombre de variétés mais de plantations. Je rappelle à cette occasion que les remarques peuvent être faites sous forme de commentaires dans la rubrique prévue à cet effet au sein même du blog, c'est bien mieux, tant que l'on reste courtois et même gentil, je ne suis plus en mesure de supporter la méchanceté.
Je donne donc ci-dessous les noms de mes plantes et de mes arbres, cela me permet de les mémoriser et de leur donner vie sur ce blog:
Arbousiers, Groseillers-fleurs, Cornouillers, Bigrones, arbres de Judée, palmiers, oliviers, Lauries, pin parasol, Cyprès de Provence, Muriers-Platane, Lilas des Indes, Chèvrefeuilles, Pommiers reine des Reinettes, Vignes, Pruniers, Spirées, Eleagnus, Abélias, Penniselum, Graminées, Caryoptéris, Berberis, Lagestrimia, Heuchères, Sauges, Miscanthus, Cerisiers-fleurs, Lavande, Ciste, Hydrangéa, Véigelia, Lonicéra, Ceandhe, Deutzia, Forsythia, Bruyères, Agapanthes, Framboisiers, Cassissiers, Groseilliers, Groseilliers maquereau, Yuccas, orangers du Mexique, Cactus de Noël, Clérophytum, Fougères et sans oublier la très belle allée de photinias aux couleurs cuivrées, rubis, émeraude, si éclatantes.
Ouf! liste fastidieuse, mais heureux d'être arrivé jusqu'au bout, ne serait-ce qu'en hommage à la nature qui le mérite bien pour le bonheur qu'elle nous procure. -
Adam dans toutes les fleurs de mon pêcher.
Un ciel bleu et un soleil qui caresse la peau. Incitation à flâner dans mon jardin pour converser avec la nature, offrir des mots d'amour à chacune de mes plantes- plus de 200 variétés qui cohabitent avec bonheur- et à chacun de mes arbres. Aujourd'hui, je me suis attardé devant le pêcher, le premier parmi mes arbres fruitiers( pommiers, pruniers, etc...) qui a libéré tous ses bourgeons pour se vêtir de son bel habit de printemps. La fleur du pêcher ressemble à un homme avec ses cinq pétales roses et délicates: on y découvre très précisément une tête, deux bras, deux jambes et un petit pénis entre les jambes: Adam est là sous mes yeux, prêt à accepter le péché de désobéissance distillé par la perfide Eve. Je succomberai à mon tour.