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Ankycose et prostration

Douce ankylose. Tranquille prostration. Légèreté de l'être au centre d'une nature comme en suspens. Le monde semble figé. Le paysage est une aquarelle. Les pavillons, blanc, ocre, toitures d'ardoises ou de tuiles, jaune, brun, orange enserrées dans des bouquets d'arbres, sagement agencées, sans un souffle. Dans une fine brume. Et ce château avec ses deux cônes en forme de bonnets d'âne, au sommet de la colline d'un vert tendre, en clignant mes yeux paresseux: mélange de bleu et de jaune, quel est ce château?
Pas un bruit. Rien de possible, rien de réel. Pourtant tout semble encore possible. Les rues sont désertes. Les gens sont murés, silencieux, s'évitent, ne même pas se toucher. Il reste la radio, la télévision, elles fonctionnent: restez chez vous lance d'une voix impérative les autorités qui nous gouvernent, nous sommes en guerre. Un ennemi souterrain aérien invisible envahit nos poumons, nous asphyxie. Le décompte macabre des morts, 7000 chez notre voisin italien, presque autant en Espagne, 2000 chez nous, en plus des 1700 habituels et quotidien mais  remplacés par les nouveaux-nés, vingt mille morts dans le monde, des millions de gens atteints. Spectacle en boucle des avenues de toutes les capitales du monde: le désert total. Pour les besoins d'un film de science fiction à l'échelle planétaire? Non, la nouvelle réalité. 
Cerné? paniqué? Non, télé et radio éteintes,- j'ai encore cet immense pouvoir:-  douce ankylose. Tranquille prostration. Légèreté de l'être au centre d'une nature comme en suspens. Sourire de béatitude, mots d'amour à mes plantes et à mes arbres, frissons et caresses échangés. Sur un nuage vagabond, je lis le mot espérance. La communion est retrouvée.
 

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