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Journal Extime de Max Memmi - Page 24

  • Jacques Toubon et le droit d'évoluer

    Le magazine "Le Point" du jeudi 11 janvier sous le titre: "Immigration : la métamorphose de Jacques Toubon" relève que ce dernier s'est indigné du manque d'humanité dans le contenu de la circulaire du ministre de l'intérieur qui parle de "tri", et le Point de citer des déclarations de Jacques Toubon " Avant " ( dans les années 80) et "Après" ( en décembre 2017) en concluant: "...Le leader EPR était alors plus radical que Gérard Collomb."
    Cela me parait un mauvais procès fait à cet homme de qualité. N'avons-nous pas le droit sinon même le devoir- surtout dans le bon sens-  d'évoluer en 30 ans ? De plus Toubon était à l'époque un simple militant RPR, il est aujourd'hui investi de la fonction de Défenseur des droits.

     

  • Le roman de Alice Zeniter L'Art de plaire

    Je viens d’achever la lecture du roman « L’Art de perdre » de Alice Zeniter, édité par Flammarion, sorti en librairie en septembre et qui a obtenu le prix des librairies de la ville de Nancy, le prix littéraire Le Monde et surtout le prestigieux Prix Goncourt des Lycéens organisé par le ministère de l’Education nationale et la Fnac, en accord avec l’Académie Goncourt et d’après sa sélection.

    Alice Zeniter, qui n’a aujourd’hui que 31 ans,  est déjà habituée aux prix littéraires puisque deux, parmi ces quatre précédents romans, ( dont tous ont été réédités en Livre de poche ou dans la collection J’ai lu) ont déjà été remarqués et couronnés, l’un «  Sombre dimanche, édité en 2013 par Albin Michel, a, en effet, reçu le prix du Livre Inter, le prix des lecteurs de l’Express et le prix de la Closerie des Lilas et l’autre « Juste avant l’oubli », édité par Flammarion en 2015, a été récompensé par le prix Renaudot des Lycéens.

    Mais je n’ai pas eu envie de lire le roman de Alice Zeniter parce qu’elle a obtenu cette cascade de prix. Je n’achète pas systématiquement les livres récompensés par les quatre à cinq principaux grands prix littéraires et quand je le fais, il arrive que la lecture de certains me déçoivent.

    J’ai adoré « L’Art de perdre » de Alice Zeniter et je n’ai « lâché » ce livre volumineux qu’après en avoir savouré ses 505 pages. Cette jeune femme a un talent incontestable, l’histoire ( celle douloureuse de ceux que l’on appelé étrangement les harkis, ces algériens qui ont préféré choisir la France et que la France a ensuite si mal traité)   les personnages, ( trois générations d’hommes et de femmes dont celle de Naïma, jeune de 30 ans ( tiens, tiens ! ) très parisienne et en quête de l’histoire de sa famille parce qu’elle est la petite fille d’Ali le grand-père par qui tout a commencé, puisque sans combattre l’indépendance, a choisi par conviction le camp français et devenu l’ancêtre harki) la toile de fond c’est l’Algérie de 1930 à nos jours, jusqu’à ses déchirements meurtriers dans les années 60,  mais aussi la description « hard » des camps où la France a parqué les harkis pendant presque deux décennies , c’est également le style, magnifique, la forme du récit, astucieuse, Il y a la narratrice qui nous donne tout à voir, à savoir et à comprendre et Naïma qui va lentement et difficilement en quête de ce que le lecteur connait déjà. Beaucoup d’émotion et infiniment de plaisir. 

    Je sais que c’est banal de dire que je me suis plusieurs fois identifié à cette histoire alors que ma famille était tunisienne et de religion juive, mais j’ai rencontré de nombreuses similitudes, comme le fait qu’elle ait choisi le camp français et sa culture, et donc quasiment été obligée de se déraciner en allant vivre en France, en faisant face à des situations douloureuses d’installation et d’intégration, mais même si ma maman Méïra, comme celle de la grand’mère Yéma, du roman ne parlaient pas français, nos situations n’ont certes pas été  comparables à ceux des harkis, considérés comme des traitres, des collabos et j’en passe par leurs coreligionnaires algériens et sans beaucoup d’intérêt par les Français.

    Beaucoup de similitude quand même, puisque j’ai compris tous les mots Kabyles ( ma mère est d’origine berbère) et que j’ai ressenti ce roman « de l’intérieur" j'ai déjà lu de nombreux livres sur ce sujet mais celui-là est très différents, plus puissant et moins complaisant pour quelque camp que ce soit.

  • La mort de Jerry Lewis

    Je me souviens bien de ce pas de danse totalement improvisé que nous avons fait ensemble dans le hall de l'opéra Garnier, un jour de gala au profit de la ligue contre le cancer, dans le tout début des années 80. Je m'étais trouvé nez à nez avec Jerry Lewis, dont j'avais vu tous les films et dont j'ai toujours adoré l'humour. Je lui avais lancé un "héllo Jerry! " et aussitôt, Jerry Lewis, un large sourire aux lèvres, m'a tendit les bras en s'exclamant" héllo my dear!" et dans les regards amusés du public, main dans la main, et pliés en deux , nous avons fait quelques pas de danse hilarants, agrémentés de maintes révérences aux spectateurs qui trainaient dans les couloirs. Mon épouse a eu l'heureuse idée d'immortaliser ce moment magique et quand je revois cette photo, j'aperçois parmi quelques personnalités Simone Veil drapée dans une longue et ample robe noire, qui sourie poliment à ce charmant spectacle. J'ai raconté cette scène dans un de mes romans, en page 172 et 173 " Les femmes de Jean" paru chez Orizon-Paris en décembre 2015

  • Gonzague Saint Bris

    Choqué et très attristé par la mort soudaine et brutale de mon ami Gonzague que je devais retrouver chez lui pour déjeuner lors de mon prochain passage à Paris. J'aimais cet homme extravagant, un peu fou aussi, mais si intelligent et humain, aimant rire et faire aussi un peu le clown mais si attachant. Je partage la peine de ses proches.

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  • Un gouvernement d'union nationale

    Le gouvernement d'Edouard Philippe, notre nouveau Premier ministre, formé le 18 mai, représente pour la première fois dans l'histoire de la 5e république un vrai gouvernement d'union nationale, puisqu'il est constitué de 4 ministres issus du parti socialiste, 3 ministres issus du parti LR, 3 du Modem, 2 du PRG, 2 du mouvement En marche et 9 ministres issus de la société civile plus 4 secrétaires d'Etats. Un gouvernement très ouvert donc, paritaire et resserré. Pourquoi, au cours de ces trois dernières  semaines, les médias n'ont-ils pas jugé de se faire l'écho de cet événement important? Plutôt que de revenir sans arrêt sur d'autres nouvelles bien moins importantes?