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  • Epidémie: que veulent dire les chiffres ?

    Hier soir vendredi 10 avril, le directeur de la santé a fait le bilan comme tous les jours à la même heure de l'évolution des chiffres de cette épouvantable pandémie: 13197 morts depuis début mars dont 8598 constatés dans les hôpitaux et 4599 dans les maisons de retraites médicalisées. Le nombre de personnes contaminées s'élèverait à environ 125000, mais que veut dire ce chiffre? On nous répète que le taux de mortalité par ce virus est est estimé à 2 % maximum, donc le nombre de morts devrait s'élever à 2500 or il atteint 13000, comme on ne met évidemment pas en doute le nombre de morts( aucun gouvernement n'a intérêt à en exagérer le nombre, ce serait plutôt l'inverse) c'est à l'évidence le nombre de personnes contaminées qui est faux, par rapport au nombre de morts et en prenant ce pourcentage de 2% en compte, nous arrivons à un nombre de contaminés de 650.000, ce qui est bien plus vraisemblable. cela étant, les chiffres les plus significatifs sont ceux des personnes admis en réanimation et ceux sorties après réanimation, car le problème , au risque de choquer n'est pas le nombre de morts, ( la douleur est là pour exprimer chaque vie humaine détruite) et seule la différence est importante car si elle est négative ( ce qui est le cs depuis deux jours) cela permet de maintenir intact le nombre de lits disponibles. 
    C'est quand même bien dommage que nous ne pouvons pas disposer de masques de protection pour pouvoir permettre une reprise au moins partielle de l'activité économique.

  • Modiano, héritier de Proust ?

    Après la lecture d'un 5e roman ( Villa triste, Pedigree, Livret de famille,  Rue des boutiques obscures et l'Herbe des nuits, j'ai abandonné Modiano hier soir parce qu'il me donnait un peu le vertige et décidé de relire...Le côté de Guermantes de Proust. Pas de quoi me soulager les méninges, direz-vous, mais bon, je ne me suis jamais lassé de cette drogue proustienne. J'ai choisi une édition"populaire" en livre de poche parue en septembre 94, parce que plus facile à manipuler, sans risque dans tous les coins de la maison et du jardin. Une préface me rappelle quelques jalons biographiques ( né le 10 juillet 1871 et mort le 18 novembre 1922 à l'âge de 51 ans), de parents de la grande bourgeoisie de l'époque,( père professeur de médecine réputé pour ses travaux qui avaient permis de vaincre le choléra et frère ( Robert son cadet de 2 ans) d'un éminent gynécologue; de santé fragile ( asthmatique à partir de l'âge de 9 ans) et d'une sensibilité à fleur de peau, mais totalement à l'abri financièrement grâce à la fortune familiale, ce qui permet à Proust de vivre de façon fastueuse voire même dispendieuse. Même si, apprend-on, il travaille d'arrache-pied à son œuvre future, Du côté de chez Swann, ( premier volet des sept romans qui constitueront cette splendide fresque, regroupée sous le titre, mondialement connu: A la recherche du temps perdu) ne sera achevé qu'en 1912,  dix ans seulement avant sa mort, et qui sera publié à compte d'auteur, faute de pouvoir convaincre les éditeurs de l'époque, l'accueil sera en effet mitigé jusqu'au jour, bien plus tard, où André Gide le premier s'enthousiasmera pour cette œuvre magistrale, aujourd'hui universellement reconnue et Proust lui-même comme l'un des plus romanciers français du 20 e siècle.
    Et pourquoi Modiano ? Parce dans cette même préface, je lis que Proust passe beaucoup de temps à enquêter autour de lui à la recherche de ce fameux temps perdu qu'il n'a de cesse que de vouloir recréer. Et il est vrai que toute l’œuvre de Proust s'ordonne autour de l'exploration de la mémoire de son narrateur, ce qui permet les digressions, les retours en arrière et qui relate moins des faits( rien de transcendant et de très passionnant en tous cas) que des sentiments, des souvenirs, sensations, arrivant ainsi à recréer une réalité disparue dans l'inconscient.
    Et après être imprégné de la lecture de quelques romans de Modiano, je suis saisi par la similitude du travail - et des obsessions- des deux écrivains à un demi siècle de distance. 
    Modiano un héritier de Proust? Il me faudra beaucoup lire avant de conclure.

     

     

     

  • Dévorer une oeuvre entière

    Je prends connaissance avec intérêt d'un commentaire à propos de ma décision de lire tous les livres de Patrick Modiano, et de n'en abandonner aucun, même se l'un d'entre eux ne me passionne pas beaucoup.
    Ce commentaire pose deux questions: comment peut-on lire à la suite plusieurs livres d'un même auteur et doit-on abandonner ou non la  lecture d'un livre si l'on 'n'accroche" pas au bout des 30 voire des 50 premières pages.
    Questions intéressantes. J'y réponds: q
    uand je commence un livre, je vais toujours jusqu'au bout, même si les quelques premières dizaines pages ma paraissent difficiles ou ennuyeuses, je ne renonce pas, il m'est impossible, insupportable d'abandonner un livre en cours de route, et même si effectivement quelques livres se sont révélés pour moi sans intérêt malgré mon entêtement à les avoir lus stoïquement jusqu'à la dernière ligne, ( et au moins dans ces cas-là, je me sens le droit de porter un jugement, comme pour ce que je considère comme un mauvais film, une mauvaise série télévisée, une émission médiocre) il y a eu en revanche tellement de livres que j'ai trouvés magnifiques une fois passé les 10, 20 ou même 50 premières pages, je pourrais citer quelques œuvres célèbres. Et puis, je ne me suis jamais senti seulement comme un lecteur, mon regard est certainement déformé par l'écrivain que je suis, car l'écrivain qui est derrière le texte n'est jamais absent de mon esprit, j'avoue que c'est probablement un peu dommage et cela doit me gâter un peu la lecture, comme cette manie de prendre des notes et quelquefois de rédiger de véritables fiches de lecture. Mais qu'y puis-je? Donc je n'abandonne pas un livre aussi par respect pour son auteur, et de cela, j'ai surement tort, car si on trouve un livre mauvais, pourquoi en poursuivre la lecture, si le plaisir que doit procurer la lecture n'existe pas ? Ensuite, peut-on décider un jour de lire tous les livres d'un même auteur, les uns après les autres? Je pense avec beaucoup de conviction que cela est possible, voire même utile, j'ai ainsi un jour relu TOUT Gide, TOUT Proust, TOUT Molière , et j'en passe; mais la démarche est différente que celle qui consiste à ne lire qu'un seul livre de cet auteur, et attendre plusieurs mois pour en lire un autre. En lisant du même auteur plusieurs livres les uns après les autres, c'est un "auteur qu'on lit" et non plus un roman ou un essai, on entre dans une œuvre complète, on la découvre, ou on la redécouvre, on la cerne, on fait corps avec elle, on suit un auteur pas à pas, on comprend ses motivations, la technique de son travail, son style, sa force et ses faiblesses, ses répétitions, ses manies, et surtout, surtout on retrouve les personnages qu'il a en lui, qu'il porte de livre en livre, ses obsessions aussi.
    Plusieurs de mes lecteurs me font remarquer combien mes romans sont différents les uns des autres, alors que chez la plupart des autres écrivains, on retrouve les mêmes thèmes, le même climat, les mêmes paysages, et c'est aussi cela qui les attachent à tel ou tel écrivain, qu'en ce qui me concerne je les déconcerterai un peu, car aucun roman ne "ressemblerait " à l'autre, je serais tenté de répondre : "eh bien tant mieux, je ne suis pas seulement un écrivain mais avant tout un romancier guidé toujours par mon imaginaire qui occupe une place importante dans mon existence, " mais pourtant il n'empêche, il y a une trame qui relie tous mes livres, laquelle ? Moi je le sais, mais c'est à vous de répondre, mes chers lecteurs, sans qui l'existence de mes livres n'auraient aucun sens, tant que j'écris, ce que j'écris m'appartient mais une fois publié, ces textes deviennent autonomes, ils mènent leurs vies et comme toutes vies deviennent exposées avec tous les risques et périls.

  • Du 4 mars au 4 avril : un mois, non un siècle !

    Il y a seulement un mois, le 4 mars exactement, tous les médias commentaient encore les prochaines élections municipales, les suites du recours au 49-3 par le gouvernement pour en finir avec les dizaines de milliers d'amendements déposés principalement par les députés de la France insoumise afin de retarder au maximum l'adoption du projet de loi sur la réforme des retraites, la motion de censure rejetée et le texte adopté, les efforts du Sénat pour obtenir un délai supplémentaire de 15 jours, la déclaration de Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation affirmant que la fermeture générale des écoles n'aurait pas de sens, enfin que devant la hausse des cas de coronavirus ( 204 cas et 3 décès) les rassemblements de plus de...5000 personnes en milieu confiné seraient désormais interdits, ce qui signifie que jusqu'à la décision du confinement général, ( il y seulement 3 semaines ! ) toutes les salles de spectacles et tous les plateaux de jeux télévisés, ont continué de recevoir des centaines, voire des milliers de personnes.
    Seulement exactement un mois plus tard, aujourd'hui samedi 4 avril, on recense en France parmi les probables centaines de milliers de gens contaminés: 6662 cas graves atteints par le covid 21 et actuellement en réanimation et 6507 décès ( dont environ 1500 en hépad) dont 83% avaient plus de 70 ans, 641 de plus durant ces derniers 24h.
    En un mois ! on croit rêver ! Et on nous dit qu'on ne serait qu'au milieu du temps de cette épidémie, dont on espère tout de même que le pic serait atteint dans une huitaine de jours. Mais notre confinement devrait à l'évidence continuer jusqu'à au moins fin avril.

  • Patrick Modiano

    Les libraires et les médiathèques ayant fermé leurs portes pendant cette période de confinement, je parcours les rayons de mes propres bibliothèques à la recherche d’un livre que j’aimerais relire ou que peut-être je n’ai jamais encore lu, ce qui est tout à fait possible. Depuis très longtemps déjà, j’ai pour habitude, quand je vais chez mon libraire, de ne jamais sortir avec un seul livre. Je pioche ici et là, et me laisse toujours tenter par deux ou trois livres en même temps. Une vraie gourmandise. Moralité : j’avoue que j’arrive d’en oublier certains sur un des rayons de mes bibliothèques. Un vrai crime, je le sais, car je l’ai soustrait d’une librairie, (lieu vivant fréquenté par des gens qui aiment lire, comme moi dont c’est depuis toujours le principal loisir) pour l’abandonner chez moi.
    Enfin ces « oublis » ont finalement un bon côté, puisque dans les semaines qui ont suivies les lourdes opérations chirurgicales que j’ai subies ces dix dernières années et à présent en ces temps sombres au goût d’irréalité, où nous sommes astreints à un confinement forcé, pour notre survie, ma réserve de livres est une bénédiction.

    Et à ces livres que j’achète, s’ajoutent les nombreux livres que l’on m’offre, pendant mes hospitalisations et à l’occasion de Noël et de mon anniversaire. Ainsi ce livre volumineux de la collection « Quarto » édité par Gallimard qui contient le texte de 10 romans de Patrick Modiano, 1084 pages, sorti en librairie en 2014, la même année où Modiano a obtenu le prix Nobel de Littérature. Quand un écrivain obtient une telle distinction (la plus prestigieuse au monde), ses livres sont tous (ou presque) réédités.

    J’avoue quant à moi que je n’ai jamais été très attiré par les romans de Modiano. Et que ce Nobel m'avait bien surpris, alors que celui attribué à Le Clézio que j'aime m'avait paru bien mérité.  J’avais lu il y a de très nombreuses années un ou peut-être bien deux livres de Modiano, mais ils m’avaient tellement ennuyé à l'époque que j’avais renoncé à en lire d’autres.

    Mais depuis ces 18 jours, pendant cette période de confinement, j’ai décidé de m’accrocher. J’ai lu en premier : "Pedigree," le 8e de la liste des 10 romans édité en 2005, et ô surprise, je l’ai lu – non pas avec plaisir- mais avec un certain intérêt pour cette vie chaotique racontée, comme un récit totalement autobiographique, à la première personne sans aucun fard, de sa naissance jusqu’à ses 23 ans date de la publication de son premier roman : « La place de l’étoile. »

    Pedigree est le récit saisissant et quelque peu pathétique de la vie d’un enfant, puis d’un jeune homme complètement laissé à lui-même par des parents aux destins hors du commun, ce qui a permis à Patrick Modiano d’acquérir une maturité très précoce en vivant par ailleurs des » aventures » extravagantes, parents et aventures qui nourriront une bonne partie de son œuvre.

    J’ai ensuite lu : « Livret de famille, » ( 3e de la liste édité en 1977) mais ce livre m’a beaucoup moins intéressé que le précédent : des anecdotes successives ou plutôt des moments de la vie de Modiano, sans aucun liens entre eux : allez, j’avoue que ce « roman » qui n’est encore qu’une suite autobiographique, m’a finalement ennuyé.

    Pourtant je ne vais pas me décourager et je décide de lire tous les autres textes. Ce soir je commence : «  Villa triste, » 1e de la liste publié en 1975.