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  • Un déconfinement très encadré et très restrictif

     

    Le premier ministre a donc présenté aujourd’hui mardi 28 avril son plan de déconfinement qui doit prendre effet à partir du 11 mai :  un discours d’une heure devant les députés (mais 75 seulement présents physiquement contre 577). J’avais noté qu’il allait renouveler cet exercice extrêmement ardu demain mercredi devant les sénateurs, et j’avais donc décidé de le réécouter parce que j’avoue ne pas avoir tout compris. Mais je viens d’apprendre qu’il y aura seulement au sénat un grand débat sur le sujet mardi prochain 5 mai et que demain retour aux questions d’actualité au gouvernement, dont je suis un fidèle auditeur et spectateur depuis de très longues années, tant à l’Assemblé national qu’au Sénat. Comme d’habitude, je serai en face de mon poste, faute de pouvoir toujours y assister physiquement du haut des loges. les débats politiques m’ont toujours intéressé, depuis toujours, je m’y sens intimement impliqué en tant que citoyen et je reconnais qu’a près avoir admiré l’action d’un Mendés-France,  j’avais, bien plus tard, soutenu activement François Mitterrand, Michel Rocard, Lionel Jospin, Ségolène Royal puis enfin Emmanuel Macron, ce dernier représentant à mes yeux, enfin une vraie rupture et la fin de cet affrontement permanent virulent ( et qui me devenait insupportable)  entre la droite et la gauche.  

    J’avais envie de dire toutes ces choses dans mon journal extime, c’est dit, je prends le risque de me découvrir, mais tant pis.  

    Mais revenons à l’intervention du 1e ministre. D’habitude très clair, - j’avoue que depuis sa nomination, j’apprécie les qualités de cet homme- Edouard Philippe m’a paru confus, deux pas en avant et un en arrière, avec un parapluie en main, je suis peut-être sévère, mais peu importe,  même dans cette hypothèse, comment pourrait-on le lui reprocher face à une large opposition politique aussi agressive, tous partis confondu ( Les républicains, la France Insoumise, le parti socialiste, le Pari communiste, le Rassemblement national et y compris un certain centre l’UNDI ) sans compter une bonne moitié des Français, bref tous ceux qui n’hésitent pas à le traiter, outrageusement et excessivement d’incompétent et de menteur, mais en visant en réalité le Président de La République, plus que le premier ministre. Exemple l’intervention musclée de Jean-Luc Mélenchon tout à l’heure, pour qui le seul vrai adversaire en politique est Macron, celui dont il rêve de prendre la place.

    Alors ce plan de déconfinement ? Gageons que ce n’est pas exactement ce qu’attendaient la plupart des gens. Nous avons assisté plutôt à l’annonce d’une série de mesures extrêmement prudentes pour desserrer un peu et par étapes de semaine en semaine, la rigueur de ce confinement imposé depuis le 17 mars par ce maudit virus. On nous dit que cette allocution serait le fruit d’une ultime réunion d’arbitrage de six heures qui s’est tenue à l’Elysée, avec le principal objectif que toutes ces mesures tendent à éviter l’écroulement du pays et de son économie, autrement dit de remettre la France au travail tout en veillant scrupuleusement que ces mesures ne créent pas une nouvelle vague d’épidémie, alors que la courbe des hospitalisations et des réanimations s’oriente nettement à la baisse depuis presque deux semaines.

    D’où ces annonces très prudentes qui prendront effet à partir du 11 mai : sorties autorisées seul ou accompagné sans présentation d’attestation, donc, enfin, sans aucune justification, non limitées à un nombre d’heures, mais à condition de ne pas s’éloigner de plus de 100 km du lieu de son habitation principale. Donc l’impossibilité de rejoindre une location de vacances ? d’aller rendre visite des proches, parents ou amis, si la destination se trouve à plus de 100 km ? Mesure extrêmement pénible : le confinement dans le déconfinement. Jusqu’à quand ? décision possible : le mardi 2 juin. Tous les commerces, et toutes les entreprises en général, seront de nouveau autorisés à fonctionner normalement, - bien que le télétravail quand il est possible reste vivement conseillé- sauf les bars, brasseries et restaurants dont la décision est également reportée au 1 e juin, alors que les sorties en ville s’accompagnent souvent d’une pause dans ces espaces d’une grande convivialité.  Quid des hôtels pour les touristes ? Pas un mot.

    Les squares, parcs et jardins pourront de nouveau être fréquentés, mais  certains maires ou certains Préfets pourront s’y opposer. Les bibliothèques, les médiathèques et les petits musées pourront rouvrir leurs portes, - naturellement, s’agissant de lieux que je fréquente beaucoup, je ne peux que me réjouir, mais pas les cinémas, ni les théâtres, alors que des mesures de précaution par le respect de distance physique seraient tout à fait possible à mettre en place. Amateur de cinéma et de théâtre, je me sens frustré et malheureux.  Pour l’enseignement, les écoles pourront accueillir de nouveau les enfants à partir du 11 mai, - sans obligation pour les parents - mais il faudra attendre le 18 mai pour l’ouverture des collèges et attendre encore la date de fin mai/début juin pour les lycées.

     Cette deuxième date du 1e juin (après celle du 11 mai annoncée par le chef de l’Etat,) choisie par le 1e ministre, n’est-ce pas une façon pour ce dernier de freiner l’élan du Président de la République enclin à aller plus vite que son premier ministre, plus « rigide » ou peut-être plus simplement plus homme de terrain, à la longue expérience de maire, n’hésitant pas même dans son discours à affirmer que cette date du 11 mai choisi pour un le début de déconfinement pourrait ne pas être retenue si les conditions sanitaires s’aggravaient d’ici là.   

    En fin de compte, cette épidémie est en réalité très loin d’être terminée et si elle a déclenché une grande crise sanitaire, elle est aussi la cause d’une bien plus importante catastrophe économique dont notre pays aura bien du mal à se relever. 
    Mais à côté de ces crises sanitaire et économique, l'univers étrange et anxiogène dans lequel nous somme plongés et qui, même si de gros efforts louables et admiratifs sont déployés par beaucoup de nos concitoyens pour rendre la vie plus acceptable
    , le traumatisme est bien là, bien ancré, nous ne sommes pas fabriqués pour vivre dans cet état restrictif à nos libertés. Nous avons besoin de la présence, de l'échange, du partage direct, physique, avec les autres. Les terroristes fanatiques n'ont pas réussi - et ne réussirons jamais - à nous museler, et voilà qu'un simple virus nous oblige à repenser notre mode d'existence.  

  • Pas sérieux

    - N'est-ce pas le moment ou jamais d'organiser des bals masqués?
    - J'ai déposé l'assiette contenant mon repas sur mon bureau et j'ai mis mon dico dans le micro-onde, les mots ont été projetés partout et il a fallu que j'aille les chercher dans tous les recoins de la cuisine, certains s'étaient rassemblés dans une incohérence totale.
    - Depuis que nous sommes confinés, tous les après-midi, nous avons droit à un film, mais pas un seul épisode de Zorro, pourtant...
    - Pourquoi les musulmanes qui aimaient porter des voiles et certaines d'entre elles des burqas, ne sortent-elles pas, plus nombreuses au grand jour? Qui oserait le leur interdire, à l'heure où l'on préconise le port d'un masque à tout le monde?
    - Les hommes qui souhaitent que leurs épouses portent le voile doivent se marrer depuis deux mois.
    - Pendant la durée du confinement je me suis lavé pas moins de 160 fois les mains, alors que dans le même temps je n'en ai serrée aucune et qu'en l'absence de confinement j'aurais serré les mains d'au moins 200 personnes et fais la bise à une centaine d'entre-elles.
    - Si j'écris à présent presque tous les jours dans mon blog, c'est juste pour occuper une plage de mon temps devenue disponible.
    - Depuis que nous sommes confinés, jamais les gens n'ont autant communiqué entre eux, une façon de briser les murs et les silences.
    - Hier, une vidéo a montré une trentaine de personnes dansant joyeusement dans une rue du 18 e arrondissement, jusqu'à ce que la police intervienne et...verbalise. Ben quoi, dans quel pays se croit-on? danser dans la rue au son d'un air d'une chanson de Dalida? la liberté a bon dos, mais cela n'a pas tardé, tout ce petit monde a été contraint et forcé de rentrer chez soi. Ouf !
    - Il faisait très beau, un beau soleil bien chaud, une dame s'est permise de s'abandonner un instant en maillot de bain sur le sable de la plage située à 2kms de chez elle. Elle se sentait bien et heureuse d'autant que la plage était déserte. Pas pour longtemps : deux personnes en uniforme représentant les forces de l'ordre ont surgi pour lui ordonner de rentrer immédiatement chez elle, après l'avoir verbalisée. Tout de même, les mœurs se relâchent...
    - Un voisin m'a raconté à travers nos deux clôtures séparées elle-même par un sentier ( deux fois plus que la distance réglementaire) qu'en allant jeter dans le conteneur ad'hoc les dizaines de bouteilles en verre ( vin, huile, vinaigre, etc) qui s'entassaient sans un coin de son jardin, il a été verbalisé parce qu'il était éloigné de deux kilomètre de chez lui, ce déplacement lui a pris à peine un quart d'heure, il avait droit à une sortie d'heure, a-t-il plaidé, mais oui, mais à condition d'être à pied.
    Au secours ! Ubu roi, Courteline etc, ils sont toujours là.

  • Les Etats-Unis et les pays européens.

     

    Quand les médias donnent les chiffres de la situation sanitaire provoquée par ce maudit virus qui a envahi la planète, cela me choque que l’on compare les Etats-Unis à n’importe quel autre pays, en disant que c’est aux Etats-Unis que la catastrophe sanitaire est la plus importante, qu’avec ses quelques 50.000 morts, ce serait le pays le plus touché, devant l’Italie, l’Espagne, la France, etc.

    Les Etats-Unis comptent 386 millions d’habitants répartis au sein de 50 Etats, alors que le nombre de morts enregistrés dans seulement trois Etats européens l’Italie, l’Espagne et la France, qui comptent à eux trois une population totale deux fois moins importante (environ 170 millions d’habitants contre 386 millions) est très largement supérieur ( pas loin de 70.000) à celui des Etats-Unis ( environ 54.000)

    Bien entendu on me rétorquera que les États-Unis sont indissociables, mais tout de même, gardons bien les chiffres en tête

  • Le repos dominical

    Chic, demain c'est dimanche, je pourrai faire la grasse matinée, cela me changera des autres jours où je me lève tôt alors que je n'ai rien à faire. A mon âge canonique, j'accomplis la moitié du télétravail en regardant juste la télé.

  • Le moral en berne.

    Sensation d'étouffement, tristesse, sensibilité exacerbée, agacement et contrariété face à la moindre broutille, explosion de colère pour un rien après soi et pire encore après son épouse à qui on reproche qu'elle en fait trop, qu'elle est trop remuante, alors que l'on se sent soi-même sans force, anéanti, éteint, l'esprit et le cœur en berne. Si, heureusement, j'ai réussi à vivre ce confinement forcé sans trop de difficulté, qui dure pourtant depuis 38 jours, entre la lecture, l'écriture, ( mon blog, l'investissement dans mon nouveau roman) les flâneries dans mon jardin, la découverte émouvante de l'éclosion des fleurs et de la naissance des fruits, quelques conversations téléphoniques( le moins possible car les gens se lamentent beaucoup, ce que je ne supporte pas), il y a des jours, comme celui d'aujourd'hui, où plus rien ne va et ma volonté de maintenir une certaine joie de vivre, semble se dissoudre ou voler en éclats selon les heures. Le déclenchement? Ne plus voir les gens que j'aime, et les autres quelques qu'ils soient, or j'aime les gens, leur vie, leur agitation ou leur immobilité, simplement leurs existences. Je suis un être tactile, concret, charnel. En après que mon téléphone portable soit tombé en panne faute de carburant ( batterie qui refuse de se recharger et boutique spécialisée fermée) à présent ne pas pouvoir me servir de ma messagerie, qui rame désespérément sans avancer  puis cale et refuse de s'ouvrir. Pour combien de temps, je n'en sais fichtre rien. Le silence que j'apprécie en temps normal qui devient pesant à présent, envahit tout jusqu'à ma tête qui se congèle. Je fais le tour de mon jardin, et après quelques minutes, me voilà épuisé de fatigue, de tristesse, presque de désespoir. Alors que la vue est belle de mon jardin, que mon regard porte loin, l'impression d'un horizon bouché. Et des idées mortifères m'envahissent: peut-être, tout compte fait, que les choses, pour moi, devraient-elles, après tout, s'arrêter là? Après une très longue vie, riche malgré tout, puisque ma mémoire la décompose, la classe et me la restitue en plusieurs vies bien distinctes, le constat amer que je n'ai été ni un époux fantastique pour aucune de mes trois épouses qui ont accompagné ma vie, ni un père et encore moins un grand-père formidable, à l'évidence pas assez présent. 
    Que les gens qui m'aiment encore se rassurent, demain, sinon après-demain, cela ira mieux, et pour l'heure, non, je ne vais pas me retirer de cette vie pour ne pas faire de la peine à ceux qui m'aiment et puis j'ai encore au moins trois romans en gestation, plus ou moins avancés.
    Le moral en berne mais pas encore de dépression grave.