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Le moral en berne.

Sensation d'étouffement, tristesse, sensibilité exacerbée, agacement et contrariété face à la moindre broutille, explosion de colère pour un rien après soi et pire encore après son épouse à qui on reproche qu'elle en fait trop, qu'elle est trop remuante, alors que l'on se sent soi-même sans force, anéanti, éteint, l'esprit et le cœur en berne. Si, heureusement, j'ai réussi à vivre ce confinement forcé sans trop de difficulté, qui dure pourtant depuis 38 jours, entre la lecture, l'écriture, ( mon blog, l'investissement dans mon nouveau roman) les flâneries dans mon jardin, la découverte émouvante de l'éclosion des fleurs et de la naissance des fruits, quelques conversations téléphoniques( le moins possible car les gens se lamentent beaucoup, ce que je ne supporte pas), il y a des jours, comme celui d'aujourd'hui, où plus rien ne va et ma volonté de maintenir une certaine joie de vivre, semble se dissoudre ou voler en éclats selon les heures. Le déclenchement? Ne plus voir les gens que j'aime, et les autres quelques qu'ils soient, or j'aime les gens, leur vie, leur agitation ou leur immobilité, simplement leurs existences. Je suis un être tactile, concret, charnel. En après que mon téléphone portable soit tombé en panne faute de carburant ( batterie qui refuse de se recharger et boutique spécialisée fermée) à présent ne pas pouvoir me servir de ma messagerie, qui rame désespérément sans avancer  puis cale et refuse de s'ouvrir. Pour combien de temps, je n'en sais fichtre rien. Le silence que j'apprécie en temps normal qui devient pesant à présent, envahit tout jusqu'à ma tête qui se congèle. Je fais le tour de mon jardin, et après quelques minutes, me voilà épuisé de fatigue, de tristesse, presque de désespoir. Alors que la vue est belle de mon jardin, que mon regard porte loin, l'impression d'un horizon bouché. Et des idées mortifères m'envahissent: peut-être, tout compte fait, que les choses, pour moi, devraient-elles, après tout, s'arrêter là? Après une très longue vie, riche malgré tout, puisque ma mémoire la décompose, la classe et me la restitue en plusieurs vies bien distinctes, le constat amer que je n'ai été ni un époux fantastique pour aucune de mes trois épouses qui ont accompagné ma vie, ni un père et encore moins un grand-père formidable, à l'évidence pas assez présent. 
Que les gens qui m'aiment encore se rassurent, demain, sinon après-demain, cela ira mieux, et pour l'heure, non, je ne vais pas me retirer de cette vie pour ne pas faire de la peine à ceux qui m'aiment et puis j'ai encore au moins trois romans en gestation, plus ou moins avancés.
Le moral en berne mais pas encore de dépression grave.

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