Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

famille

  • Hommage à mon frère Albert Memmi par la Bibliothèque nationale de Tunisie.

    Albert Memmi à la Bibliothèque Nationale de Tunisie

     

     

    Hommage de la BNT à Albert Memmi : Un livret en français et une exposition photographique

    “Hommage à Albert Memmi” est l’intitulé d’un livret en français qui est édité par la Bibliothèque nationale de Tunisie (BNT) et l’Association “Nous Tous” en hommage posthume à Albert Memmi, écrivain franco-tunisien (1920-2020).

    Cette nouvelle publication parue aux éditions Simpact en juin 2020 a été présentée vendredi 26 courant à la BNT au cours d’une rencontre organisée à l’occasion de la commémoration du 40ème jour du décès de l’écrivain, parti le 22 mai dernier à Paris à l’âge de 99 ans.

    Le livret de 126 pages est composé de témoignages et de textes écrits par des enseignants, bloggeurs, chercheurs, traducteurs, musiciens, journalistes, inspecteurs, comédiens, créateurs de bijoux, hellénistes et latinistes. Ils ont en commun, d’avoir étaient tous marqués par l’œuvre de l’écrivain disparu.

    Ce natif du 15 décembre 1920 était romancier, essayiste et penseur. Il avait fait ses études entre Tunis, Alger et Paris, ville où il avait résidé depuis l’aube de l’indépendance jusqu’à sa mort. Il a débuté sa carrière à Tunis en tant qu’enseignant de philosophie et responsable des pages culturelles à l’hebdomadaire “L’Action” (l’actuel Jeune Afrique).

    Parmi ses œuvres, “La Statue de sel” (1953) et “Agar” (1955), “Portrait du colonisé” et “Portrait du colonisateur (1957), “Anthologie des écrivains maghrébins d’expression française” (1964), “Juifs et arabes” (1974) un essai qui avait suscité beaucoup de critiques. Cet écrivain dont l’oeuvre traduit la pluralité identitaire et littéraire de son auteur, est lauréat du Grand prix de la francophonie pour l’ensemble de son œuvre écrite en français en 2004.

    La préface du livret est signée par Raja Ben Slama, directrice générale de la BNT, en plus d’un texte de l’association ” Nous Tous “, parus en version arabe avec une traduction en Français.

    “‘Tunis nous rassemble’ : ses couleurs chatoient autour du divan sur lequel s’étend Albert Memmi, sur l’image de la couverture…”, écrit Ben Slama. “Le blanc des murs et du Jasmin. Et l’ ‘être-ensemble’ qui habite son nom, comme si la seule prononciation du mot de Tunisie était une conjugaison de la solitude… Voilà tout ce qui la rend présente dans l’existence d’Albert Memmi et dans sa poétique, car comme il là affirmé, il ne là en vérité jamais quittée”, lit-on encore.

    “Cette commémoration est une lutte contre la frustration, l’exclusion et la marginalisation “, a déclaré Ben Slama dans son allocution d’ouverture de cette rencontre à laquelle ont pris part plusieurs académiciens, écrivains et chercheurs.

    Cette idée, elle l’évoque dans son texte à la préface du livret pour dire; “Nous tous qui appartenons à des horizons variés et des générations différentes sommes réunis pour célébrer celui qui a le mieux écrit contre le racisme et l’hétérophobie. Nous répercutons en son propre pays la voix de cet étranger exilé.”.

    Le hall de la BNT a abrité aussi une exposition photographique intitulé ” La Hara d’Albert Memmi” montrant le quartier juif à la Médina de Tunis, appelé “El Hara”, où était né Albert Memmi et avait vécu une bonne partie de sa jeunesse dans sa maison familiale à Rue Tronja. Il s’agit d’une collection de photos anciennes œuvre de Bernard Allali, écrivain de l’histoire et la culture des juifs de Tunisie.

    Certaines de ces photos ornent le livret après avoir eu l’autorisation de Bernard Allali, indique la BNT. Une citation du livre ” La Statue du Sel ” accompagne certaines photos visibles sur la page 59.

    Cet ouvrage traduit en plusieurs langues avait valu à son auteur plusieurs prix prestigieux. Il y décrit la vie dans son ancien quartier ; ” les habitants n’avaient pas d’eau courante. L’Absence totale d’eau courante générait dans ce quartier où tout manquait une singulière solidarité qui renforçait cette impression singulière d’appartenir à une tribu égarée, perdue depuis des siècles et que personne ne semblait chercher “.

  • Ce joli moi de mai

    Mai 58, le joli printemps du général de Gaulle. Mai 68, le 29, le jour où le général de Gaulle " a disparu, en pleine agitation sociale. Mai 1990, le 13, mort de ma seconde épouse, Brigitte, née Bernardeau, mère de ma fille Juliette. Mai 2005, le 10, mort de mon frère Charles, dit Igal. Mai 2018, le 22, mort de ma sœur Madeleine et toujours un 22 mai, en 2020, le même jour donc mort de mon frère Albert. Sachant que ma sœur Mado était comme moi, et bien plus que moi compte tenu de la proximité géographique( elle habitait à 15 minutes en taxi du logement de notre frère alors que moi à 400 km) extrêmement proche de mon frère. Les dernières années, elle me disait qu'elle lui rendait visite presque toutes les semaines, car il était très demandeur. Il me sollicitait également beaucoup. 

  • Les réactions des médias après la mort de mon frère Albert Memmi

    Depuis quatre jours , un vrai déferlement de messages. D'abord ceux qui me sont adressés personnellement, par téléphone, sms, mails, sur mon site Facebook, sur Messenger, venant de personnes que je connais mais aussi de gens dont j'ignorais l'existence, de France et du reste du monde auxquels j'ai été naturellement très sensible, ensuite les hommages des médias qui me sont signalés par mes proches, parents et amis: Le Monde, Le Point, La Croix, Paris-Match, Ouest-France, Tribune juive, Nice matin, Var matin, Le Populaire du Centre, Business News, La règle du jeu, RTS.CN, une très belle revue de presse de Claude Askolovitch sur France-Inter le 25,  mais aussi un hommage très long et très élogieux de l'Ambassadeur de France à Tunis, Olivier Poivre d'Arvor, publié sur son site Facebook qui a déclenché près de 700 commentaires, rappelant la stature de l'homme qui a disparu et son œuvre. Le romancier( certains ne signalent que La Statue de Sel qui est son premier roman paru en 1953,- mon frère avait alors 33 ans- qui avait été préfacé par Albert Camus, qui les avait le plus marqués) et le sociologue avec ses ouvrages qui ont fait autorité dans le monde entier et réédités mainte fois, sur la colonisation ( le premier préfacé par Jean-Paul Sarte), la dépendance, la pourvoyance.

    J'ai pu retrouver plusieurs de ces réactions en cliquant simplement sur Google:  Décès Albert Memmi ou simplement : Albert Memmi.
    Certains articles comportent des erreurs, que je relève et signale à leurs auteurs, des confusions entre les héros de ses romans et la vie réelle de mon frère, surtout lorsqu'il s'agit de ma propre famille, ainsi nous n'avons jamais changé de nom, Memmi est notre nom depuis des siècles( la confusion vient d'une réflexion de J.P Sartre dans sa préface, que j'ai commenté moi-même dans mon livre: "Être ou ne pas être juif? Pourquoi? Telle est la question," préfacé par le philosophe Pascal Bruckner. Ainsi encore, le prénom de ma mère, comme l'attestent la aussi les actes d'Etat-civils, est bien Marguerite et non Méïra, qui est le petit nom donné par mon père et qui, il est vrai a été repris par tous. Mon père l'appelait aussi Margot. En revanche, mon père s'appelait bien Fradji et non pas François comme je l'ai lu dans certains articles

     

     

     

  • La mort du frère ainé

    Mon frère ainé Albert est mort au petit matin du vendredi 22 mai, peut-être dans le nuit du 21 ou 22: je ne sais pas trop. C'est par un appel de mon frère Georges vendredi à 15h que j'ai appris la douloureuse nouvelle. Lui-même a été alerté par Shéhérazade, une des auxiliaires de vie de mon frère Albert, quand elle a découvert le corps sans vie, affolée, elle a appelé le premier numéro qu'elle a trouvé.
    Cet appel, je l'attendais depuis longtemps, je savais qu'à son âge, il pouvait nous quitter à tout moment, et pourtant je redoutais cet appel. A partir du moment où mon frère Albert franchissait allégrement les années, 95, 96, 97, 98 et 99 ans, il devenait comme la dernière clé de voûte de notre fratrie, cette belle et étrange fratrie de huit enfants, lui l'ainé des quatre garçons et moi le  benjamin de la famille. Il abordait le rivage des centenaires, et il m'arrivait de rêver qu'il pourrait, après tout vivre encore quelques belles années. Même si les échanges téléphoniques devenaient de plus en plus difficile, compte tenu de sa perte d'audition, quand je lui rendais visite chez lui, dans cet appartement du 5 de la rue saint Merri, qu'il occupait en tant que locataire depuis plus de soixante ans, je trouvais beaucoup de plaisir à nos longues conversations et je pouvais constater qu'il conservait encore, dans l'année de son centenaire, toute sa lucidité et toute son intelligence.
    Mon frère nous a quitté. J'ai beaucoup de chagrin, mais je suis surtout désemparé, ne comprenant pas encore que je ne le reverrais plus.