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La mort du frère ainé

Mon frère ainé Albert est mort au petit matin du vendredi 22 mai, peut-être dans le nuit du 21 ou 22: je ne sais pas trop. C'est par un appel de mon frère Georges vendredi à 15h que j'ai appris la douloureuse nouvelle. Lui-même a été alerté par Shéhérazade, une des auxiliaires de vie de mon frère Albert, quand elle a découvert le corps sans vie, affolée, elle a appelé le premier numéro qu'elle a trouvé.
Cet appel, je l'attendais depuis longtemps, je savais qu'à son âge, il pouvait nous quitter à tout moment, et pourtant je redoutais cet appel. A partir du moment où mon frère Albert franchissait allégrement les années, 95, 96, 97, 98 et 99 ans, il devenait comme la dernière clé de voûte de notre fratrie, cette belle et étrange fratrie de huit enfants, lui l'ainé des quatre garçons et moi le  benjamin de la famille. Il abordait le rivage des centenaires, et il m'arrivait de rêver qu'il pourrait, après tout vivre encore quelques belles années. Même si les échanges téléphoniques devenaient de plus en plus difficile, compte tenu de sa perte d'audition, quand je lui rendais visite chez lui, dans cet appartement du 5 de la rue saint Merri, qu'il occupait en tant que locataire depuis plus de soixante ans, je trouvais beaucoup de plaisir à nos longues conversations et je pouvais constater qu'il conservait encore, dans l'année de son centenaire, toute sa lucidité et toute son intelligence.
Mon frère nous a quitté. J'ai beaucoup de chagrin, mais je suis surtout désemparé, ne comprenant pas encore que je ne le reverrais plus.
 

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