Je me souviens bien de ce pas de danse totalement improvisé que nous avons fait ensemble dans le hall de l'opéra Garnier, un jour de gala au profit de la ligue contre le cancer, dans le tout début des années 80. Je m'étais trouvé nez à nez avec Jerry Lewis, dont j'avais vu tous les films et dont j'ai toujours adoré l'humour. Je lui avais lancé un "héllo Jerry! " et aussitôt, Jerry Lewis, un large sourire aux lèvres, m'a tendit les bras en s'exclamant" héllo my dear!" et dans les regards amusés du public, main dans la main, et pliés en deux , nous avons fait quelques pas de danse hilarants, agrémentés de maintes révérences aux spectateurs qui trainaient dans les couloirs. Mon épouse a eu l'heureuse idée d'immortaliser ce moment magique et quand je revois cette photo, j'aperçois parmi quelques personnalités Simone Veil drapée dans une longue et ample robe noire, qui sourie poliment à ce charmant spectacle. J'ai raconté cette scène dans un de mes romans, en page 172 et 173 " Les femmes de Jean" paru chez Orizon-Paris en décembre 2015
Flânerie - Page 2
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La mort de Jerry Lewis
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Les fleurs frémissent de plaisir
Après de belles journées presque estivales éclairées par un beau soleil illuminant un ciel bleu, voilà que le lendemain du premier jour du printemps, le ciel s'est revêtu d'un manteau de plâtre et la pluie tombe sévérement partout sur le parc et les allées de gravier. Le gazon semble néanmoins heureux car il découvre ses trèsors d'émeraude et toutes les fleurs cohabitants dans les coins-jardin carrés et ronds, s'abreuvent etfrémissent de plaisir sous ces dons du ciel
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L'élégance de l'hiver...
Dans quatre jours et sept heures, l'automne cédera la place à l'hiver pour trois nouveaux mois, les règnes des saisons sont en effet très courts, puisque l'année ne concède qu'un seul petit trimestre à chacune des saisons...En attendant, après avoir sorti ses griffes, le temps d'une petite répétition, l'hiver a l'élégance de se montrer discret...Et l'automne joue du trombone entrainant la valse des feuilles ravies de leur autonomie, la terre se gorge et s’enivre de pluie alors que le ciel noir menace encore de se rompre fragilisant les immenses chênes dont les racines dénudées menacent leur fondation.il s'agit là d'un petit texte qui vient de naître de la contemplation de la nature qui s'offre à moi , devant la baie vitrée de mon bureau et qui semble me prendre à témoin de la vie intérieure qui l'agite, tel un gigantesque être humain digne de Vishnou, ce dieu de la stabilité du monde qui entretient la vie et la création.
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Le quasi
Il porte à longueur de mois un pantalon en velours marine très dense, presque noir, aux plis parfaits, précousus, qui tombent comme des arêtes, de sa taille au milieu de ses chaussures poitues et éternellement vernies, brillantes comme des miroirs.
Il a sur le crane une masse de cheveux indéfinissable, peut-être comme une chataïgne mure ou une chevelure de poupée, les boucles figées, presque collées, jamais un poil rebelle ou dressé en épi.
Comme s'il fallait faire ressemblant, mais à quoi ? Mais surtout il faut que cela tienne. Tout est prothèse en lui, les minis micros au fond des oreilles, les lentilles plaquées sur les globes oculaires, les deux machoires... Tout est propre comme des sous neufs. Retirées le soir, nettoyées et rangées dans des gobelets séparés pour être retrouvées le lendemain matin, il démonte et il remonte, il sait qu'il est fait de toc.
Il arrive avec un sourire total, exhibant sa denture parfaite, d'une blancheur éclatante, il serre toutes les mains, très fort, il plaisante, raconte vite ses histoires du jour extraites de son almanach Vermot, éclate de rire avant les autres, une pirouette et repart comme un pantin.
On se croirait en face d'un homme de cire à qui l'on a donné la vie et qui veut se persuader qu'il est bien vivant, mais c'est un quasi.
Je le croise tous les jours et de temps à autre il consent à me dévoiler une partie de son mystère.