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  • Ceux qui n'ont pas été jusqu'au terme de leur mandat.

    Sur les 24 présidents de la République qui se sont succédé, depuis 1848, entre la 2ème* et 5ème République, on oublie que 13 n'ont pas été jusqu'au terme de leur mandat:
    1/ -Louis-Napoléon Bonaparte(1808-1873), 1er et unique Président de la 2ème république, à partir du 10-12-1848 , se fait proclamer empereur des Français le 2-12-52, après avoir obtenu la dissolution de l'Assemblée nationale.
    2/ -Adolphe Thiers(1797-1877), 1er Président de la 3ème République à partir du 17-8-71, il est renversé par une coalition des partis monarchiste et conservateur le 24-5-1873.
    3/-Patrice de Mac-Mahon(1808-1893), Président à partir du 24-5-73, il est obligé de démissionner sous la pressions des républicains le 30-1-1879.
    4/ -Sadi Carnot( 1837-1894), Président à partir du 3-12-1887, il est assassiné 6 mois avant la fin de son septennat le 24-6-1894.
    5/-Jean Casimir-Périer(1847-1907), Président à partir du 24-6-1894, il est contraint de démissionner devant l'opposition de gauche le 15-1-1895, soit moins de 7 mois après le début de son septennat!
    6/- Félix Faure(1841-1899), Président à partir du 17-1-95, il décède de maladie à 58 ans le 16-2-1899.
    7/-Paul Deschanel(1855-1922), Président à partir du 17-2-1920, il est contraint de démissionner seulement  7 mois plus tard en raison de son état de santé.
    8/ -Alexandre Millerand(1859-1943), Président à partir du 23-9-1920, il est contraint de démissionner devant l'opposition de gauche le 11-6-1924.
    9/ -Paul Doumer(1857-1932), Président à partir du 13-6-1931, il est assassiné le 6-5-1932.
    10/ -Albert Lebrun(1871-1950), élu démocratiquement le 10-5-1932, sa démissionne le 13-7-1940 sonne le glas de la 3ème République , pour laisser la place au régime odieux de Pétain et de Laval qui enterrera notre belle devise de liberté, d'égalité et de fraternité.

    Suivra un grand trou noir effrayant jusqu'à l’avènement de la 4ème République et la restauration de nos vrais valeurs de démocratie.

    11/ -René Coty(1882-1962), Président à partir du 23-12-1953, il démissionne le 8-1-1959 au moment de notre guerre contre l'Algérie, au plus fort de la crise qui secoue nos institutions pour laisser la place au général de Gaulle et à la 5ème République.
    12/- Georges Pompidou(1911-1974), Président à partir du 19-6-1969, il décède le 12-4-74.
    13/- Charles de Gaulle(1890-1970), après avoir accompli un premier septennat complet, il démissionne 3 ans avant la fin du second septennat le 28-4-1969.

    Ainsi, on l'a vu, ne pas aller jusqu'où bout d'un mandat présidentiel n'est pas exceptionnel, ni dramatique et ne remet en rien l'équilibre de nos institutions, mais crée tout de même un certain traumatisme, surtout si l'interruption du mandat présidentiel est provoquée par un événement plus ou moins violent. Cela étant, il n'est certes pas souhaitable, pour le respect de notre démocratie, qu'un Président de la République se sente contraint de démissionner, sous la pression des médias, des sondages, des partis ou même d'élections qui sont défavorables au parti auquel il appartient, car il est élu au suffrage universel par l'ensemble des Français.

    *je considère la première République, ainsi que la seconde, du reste, comme une farce de notre révolution, je dirais même comme une infamie. Question, en attendant, à quoi cela rime t-il de célébrer notre fête nationale , en souvenir d'une soi-disant révolution le 14 juillet 1789, alors que la France a continué d'être gouvernée par des rois et des empereurs jusqu'en...1870!Je rédigerais une note spécifique sur ce sujet pour rappeler cette période étrange de notre histoire.

  • Jubilatoire

    Sur Public Sénat hier soir, l'émission animée par Jean-Pierre Elkabatch, toujours aussi jubilatoire: quatre écrivains, j'en ai retenu deux , Didier Decoin, le grand Didier Decoin, ( Secrétaire général de l'Académie Goncourt) présentant son Dictionnaire amoureux des faits divers et déclamant son amour pour les êtres humains, "Moi, j'ai toujours aimé passionnément l'Homme, c'est une espèce magique!"  Si tous les hommes sur terre pouvaient s'exprimer ainsi...la devise de notre République devrait les y inciter: Liberté, égalité, fraternité, non ?L'autre écrivain, Alexandre Najjar, l'auteur d'un dictionnaire amoureux du Liban, aussi passionné et passionnant que Decoin, racontant l’extraordinaire destinée de son pays et de cette nation multiconfessionnelle qui ne ressemble à aucune autre, qui a tant souffert et  qui continue d'être maltraitée, martyrisée par tous ses voisins. Cela m'a renvoyé au beau livre, déjà très ancien, La passion des chrétiens du Liban de Dominique Baudis, homme d'une grande intelligence, sensible et généreux, que j'ai bien connu.
    Najjar nous apprend, au passage que près de 10 millions de libanais vivent au Brésil.

  • Dissoudre l'Assemblée nationale, voire même démissionner?

    Oui, bien sûr, le Président Hollande peut décider de dissoudre l'Assemblée nationale si la pression des partis politiques et des médias devient trio forte, s'il se sent trop isolé, trop acculé et qu'il n'a plus envie de se "cramponner" à sa fonction, pour reprendre l'expression qu'il a utilisée au cours de l'émission en direct d'hier sur TF1 de 20h30 à 22h. Mais ce serait une décision de lassitude et surtout de renoncement. Se dire, je vais avoir la paix; je passe le pouvoir à d'autres et je me contente de veiller aux respect des institutions, en espérant que je puisse prendre la main, comme l'ont fait avant moi, les présidents Mitterrand et Chirac.
    Le premier parce que sa majorité avait perdu les élections et le second pour avoir lui-même décidé la dissolution devant l'impopularité de son Premier ministre. Car, à  l'évidence, cette  dissolution entrainera de nouvelles élections qui donneront une majorité de droite, voire d’extrême droite à l'Assemblé nationale et forcément, l'obligation pour le Président de nommer un Premier ministre parmi les élus de cette nouvelle majorité de parlementaires, qui lui-même formera un nouveau gouvernement. C'est ce que l'on appelle la cohabitation d'un Président avec un gouvernement qui lui sera hostile.
    Mais il est clair que le Président Hollande exclut cette hypothèse et qu'il entend- et espère en tous cas-  poursuivre son mandat avec sa propre majorité. Et je crois que nous devrions lui donner raison, d'abord parce que c'est une attitude courageuse et ensuite il en va de la stabilité de nos institutions. En effet, si chaque fois que les contre-pouvoirs, dont se dotent les grandes démocraties, à savoir l'opposition des élus politiques, les médias, les syndicats, etc, décident de faire pression sur un Président de la République pour qu'il renonce à sa fonction, nous reviendrons aux errements de la Constitution de la 4ème république avec sa valse de présidents. Mendès-France qui était une chance pour notre pays n'a tenu que 7 mois!
    Mais le Président Hollande peut également décider d'aller plus loin que la dissolution. Il peut décider de mettre fin lui-même à ses fonctions. Et, ce ne sera ni une catastrophe, ni une situation exceptionnelle. On oublie que plusieurs présidents ont démissionné avant la fin de leur mandat sans mettre en danger la pérennité de nos institutions.

    Je ferais un développement sur ce sujet

  • La victoire de Hollande

    "...Donc, en dépit des abstentionnistes que l'on redoutait, en dépit de ceux qui ont choisi de voter blanc, enfin, de la montée de certaines peurs organisées, c'est bien François Hollande qui est arrivé "dans un fauteuil". Entre le meeting du Bourget du 22 janvier, où l'on a vu naître un tribun, et le duel avec Nicolas Sarkozy, il s'est affirmé un chef d’État. Cet homme a su triompher seul de toutes les réserves: on peut dire, en effet, que c'est sa victoire, plus que celle des siens...
    C'est ainsi que s'exprimait Jean Daniel dans son éditorial (N° 2479 du Nouvel Observateur du 10 au 16 mai 2012) et il ajoutait plus loin:"...On peut donc saluer le parcours remarquable d'un homme...J'avais découvert en François Hollande toutes les composantes de ce que l'on appelle la sagesse, notamment celle du paysan français, selon Jean Giono. Cette "sagesse", c'est la détermination tranquille à résister à tous les extrêmes. Elle renoue avec un enracinement qui était aussi celui de François Mitterrand."
    Et quant à Laurent Joffrin, deux pages plus loin, il est encore plus dithyrambique, voire lyrique! Jugez-en:"Non, on ne rêve pas! Quelque chose comme les sept mois de Mendès au pouvoir, un New Deal à la française. Il faut parfois laisser parler son émotion. La gauche de nouveau, la gauche enfin, la gauche dans la joie, malgré la crise...Comme un chromo de 36, un souvenir de 81, un rappel de 97, avec un zeste de Commune, un salut à Jaurès, une pensée pour Mendès, une rose pour Mitterrand. Nous sommes dans l'Histoire, la belle histoire du peuple république..."
    Et cela continue sur 3 colonnes, mais nous arrêtons-là, car 28 mois plus tard, soit à mi-mandat de ce quinquennat, on ne peut évidemment qu'éprouver, pour le moins, qu'une certaine amertume devant ce que tous qualifient aujourd'hui d'échec.
    Et puisque Jean Daniel écrivait ( en parlant de Hollande) que "...c'est sa victoire, et non celle des siens..." On serait en droit de dire aujourd'hui, que c'est son échec à lui, et non celle des siens. Car ils sont nombreux, parmi  ses propres ministres, et le Premier ministre lui-même, à rêver d'une autre politique, axée entièrement sur la relance de la consommation et des investissements publics et privés qui permettraient immédiatement de relancer la croissance, sans se soucier ni de Bruxelles ni de notre niveau d'endettement. Cette dette, dont le montant des intérêts correspondant au premier poste de dépenses de notre pays, a atteint un tel volume ( 2200 milliards €!), proche de notre PIB, qu'elle ne sera, à l'évidence jamais remboursée. Alors, cessons de croire qu'avec des économies de quelques dizaines de milliards, on pourra réduire cette dette; en opérant des coupes sombres dans les budgets de tous les ministères et dans celui des ménages, les entreprises produisent de moins en moins et ainsi on ne fait qu'aggraver la montée du chômage.