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Maurice Druon et l'Académie

J'ai entendu à la radio Monsieur Druon exprimer toute sa colère. L'ex Secrétaire Perpétuel de l'Académie française fustige , en bloc, les médias et le monde politique qui s'obstinent à vouloir "féminiser" à tout prix notre langue . Si l'on accepte "Madame la ministre", ce qui n'est pas vraiment jolie (sic) , une femme avocate devrait accepter que l'on dise  "ma chère maitresse"...
Je ne sais pas si l'on ira jusque là, mais à la séance de l'Académie Française à laquelle j'ai assistée  * il y a quelques mois , le nouveau ( et oui, LE nouveau et non pas La nouvelle) Secrétaire perpétuel , Madame Hélène Carrère d'Encausse, a ouvert la séance par les mots suivants:" Messieurs de l'Académie "  et le rapport qui m'a été adressé deux semaines plus tard , contenant entre autres informations, le compte-rendu de cette séance , reprenait, bien entendu le fameux"messieurs"
Comme on peut le constater, pour ce qui est de la féminisation,  l'Académie  ne risque pas grand chose, mais le plus étrange , c'est que les quelques grandes dames** qui ont été accepté sous la coupole ( pour moi la plus grande restera toujours Marguerite Yourcenar ) n'ont jamais réagi à ce machisme. De plus ces appelations  de perpétuel  et d'immortel  ne sont-elles pas un peu ringardes?
Il n'y a que Giscard d'Estaing, me semble-t-il, qui a osé ironiser sur cette notion d'immortalité en faisant remarquer,  de façon assez irrévérencieuse comme il aime le faire, qu'il allait remplacer quelqu'un qui était bien mort.
Cela étant , si Giscard  m'a fait sourire ,  ces messieurs de l'Académie ( et principalement , on le sait Jean d'Ormesson et son influence active ) m'ont fait franchement rire en  choisissant  d'élire Giscard , dont l'oeuvre est nulle( sauf erreur, seulement 2 petits livres et médiocres de surcroit ) et en écartant d'authentiques écrivains à l'oeuvre considérable, notamment Albert Memmi dont les travaux sur la dominance et la pourvoyance font autorité dans le monde entier sans parler de son oeuvre romanesque , il est vrai ,que pour se faire "dédouaner",  l'Académie lui a attribué  récemment son plus grand prix de l'année (parmi les quelques dizaines d'autres moins prestigieux ou plus sectoriels) " le Grand Prix de l'Académie Française pour l'ensemble de son oeuvre" .

 

* Je n'oublierais jamais la remarquable prestation de Angelo Rinaldi ( élu en 2001 au fauteil de José Cabanis) sur "La vertu" et le regard très attentif ( comme du reste nous l'étions tous ) mais oblique de Bertrand Delanoé - assis au 1er rang des visteurs et que j'apercevais  très distinctement - . Quand Mr Rinaldi aborda notre époque et évoqua les gays prides, Delanoè resta impassible.


**Il est vrai qu'elles ne sont pas nombreuses, sauf omission de ma part,  outre Madame Yourcenar élue en 1980 au fauteil de Roger Caillois(après plus de deux siècles de rejets de toutes candidatures féminines) Jacqueline de Romilly élue en 1988 au fauteil d'André Roussin, Hélène Carrère d'Encausse élue en 1990 au fauteil de Jean Mistler et enfin Florence Delay en 2000 au fauteil de Jean Guitton


 

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