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fraternité

  • le devoir d'humanité

    Dimanche 17 décembre,

     

    chère BD,

     

    Absent de chez moi, j’ai pris connaissance de ta lettre (postée jeudi)  seulement aujourd’hui.
    Comment te dire mon étonnement à la lecture de cette lettre, à laquelle je m’empresse d’y répondre par courriel, puisque tu as la bonne idée de me préciser ton adresse par  internet, ainsi je rattraperais un peu le temps perdu à te répondre.
    Tu écris que tu as été peinée et très choquée par mes paroles de colère envers toi…
    J’en suis très sincèrement désolé et de t’avoir peinée et de t’avoir choquée : ce n’était pas du tout mon but car ce n’est pas dans ma nature,  mais si , même involontairement, je me suis mal conduit, alors je suis un triple imbécile et en te demandant d’accepter toutes mes excuses  même virtuelle,  A ma décharge, si possible,  je te rappellerais que  je me suis bien gardé de redemander la parole après ton intervention et je me suis contenté, et seulement au moment de l’apéritif,  de te dire, en effet,  que je trouvais navrant,  que l’on se réfère souvent  à un drame passé sur lequel la population est restée indifférente pour manifester son impuissance lorsqu’on évoque un nouveau drame.
    Car ce qui nous menace le plus et qui m’inquiète le plus, c’est la banalisation du malheur…
    Puis nous avons trinqué nos verres et j’étais loin de penser que tu avais vu de la colère dans mes propos. Encore une fois, désolé, et bien entendu, sans rancune, il n’y en a jamais eu dans mon esprit.
    Il est vrai que le méditerranéen que je suis, passionné et fougueux devrait se méfier …
    Mais venons en au fond du débat que tu soulève très légitimement.
    Que pouvons-nous faire INDIVIDUELLEMENT (je reprends ton mot en majuscule) contre de telles horreurs ? Pas grand-chose ou si peu, en effet…
    Est-ce une raison pour autant de ne pas réagir quand ta sœur ou ton frère en humanité est violé, battu, massacré, et ce quel que soit sa religion (beaucoup de musulmans sont tués au Moyen-Orient, mais ce sont des musulmans qui violent et massacrent au Darfour) sa condition socioculturelle, sa nationalité..
    Quand un Homme souffre dans le monde, où qu’il soit et quel qu’il soit, je me dois de réagir, parce que je le reconnais  comme mon frère, et je me dois de réagir doublement en tant que citoyen . 

    Certes, tu as tout à fait raison de dire que , INDIVIDUELLEMENT, notre action aurait peu d’effet, mais toutes les grandes causes qui ont été mises en mouvement et souvent, heureusement, suivies d’effets et de remèdes, quelquefois, puissants et très efficaces ( tu cites très justement les restos du cœur dont tu t’es occupée pendant six ans   - et qui permets de distribuer des dizaines de millions de repas   -   certainement avec tout ton cœur précisément, comme je m’occupe depuis 10 ans de collecter des aliments pour la Banque alimentaire qui les reverse à une douzaine d’associations caritatives qui les redistribuent individuellement à nos compatriotes qui ont faim. Tu dis qu’il est inimaginable que dans un pays comme le notre des gens ont besoin de mendier leur nourriture, hélas, hélas, j’ai sous les yeux un N° du journal L’Echo de la Haute-Vienne qui titre en gros : «  La Pauvreté blesse de plus en plus la France » …
    Il s’agit bien d’actions individuelles, pour ne citer que ces deux là,

    (je suis quant à moi, investi , hélas, corps et âmes au sein d’une vie associative multiple )lesquelles s’additionnant, deviennent des actions collectives au service d’une Humanité, quelque soit sa taille, qui souffre.et dont je me sens  le devoir d’aider, je n’y peux rien, c’est dans mes tripes, je me bats, bien sûr avec mes faibles moyens, quelquefois dérisoires, pour que l’amour règne entre les Hommes.
    J’aimerais poursuivre ce débat et d’autres avec toi…
    je n’oublie pas que nous partageons le plaisir du théâtre
    je t’embrasse,
    Max

     

    Je te fais suivre ci-dessous copie d’un extrait d'une lettre de Paul Quillés , j’ai mis en gras ma propre intervention


    Toute l'actu : reportages, interviews, analyses et débats, par la rédaction de L'hebdo des socialistes

    La Une


    « Un mouvemement européen plus visible

    Trois questions à Joaquin Masanet, secrétaire national de l’UNSA-Police »

    Darfour : silence, on meurt

    Paul QuilèsLa guerre qui ravage le sud-est du Soudan se déroule dans une indifférence que ne peuvent accepter les socialistes français. Paul Quilès, député du Tarn et vice-président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, dénonce cette situation.

    Comment les socialistes, qui se présentent comme des internationalistes, pourraient-ils rester insensibles à ce qui se passe au Darfour depuis plus de 3 ans ? Pour ma part, ayant présidé la mission parlementaire d’information sur le génocide rwandais, je suis particulièrement sensible au déroulement de ce drame. À plusieurs reprises, je suis intervenu pour attirer l’attention du gouvernement français sur l’inefficacité de la communauté internationale face à la dégradation tragique de la situation. Malheureusement, les inquiétudes que je manifestais il y a deux ans sont devenues de tristes réalités, avec un terrible bilan : plus de 200 000 morts, deux millions et demi de déplacés, menacés par la famine, les maladies et la mort, des viols, des massacres, des destructions systématiques.

    Il faut bien dire qu’à part les cris d’alarme des ONG, qui y mènent une action courageuse et de plus en plus difficile, l’opinion publique est assez insensible au sort de cette région grande comme la France, confrontée à ce que Kofi Annan définit comme « l’enfer sur terre ».

    Certains parlent de génocide, mais peu importe pour l’instant la qualification juridique de ces épouvantables exactions. L’urgence, c’est d’agir efficacement pour arrêter ce qui constitue une véritable épuration ethnique.

    La situation est certes complexe : lutte entre factions, ingérence étrangère, attitude ambiguë de certaines grandes puissances. Les efforts de l’Union africaine et de l’ONU pour favoriser un accord de paix durable ont malheureusement été vains jusqu’ici et, devant la gravité de la situation, le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé le 31 août dernier l’envoi de 17 000 casques bleus. Décision sans lendemain, puisque le président soudanais Omar el-Béchir continue à refuser le déploiement de cette force et menace même de la recevoir « comme le Hezbollah a reçu les Israéliens » (!).

    En attendant, les massacres continuent, l’État harcèle le personnel humanitaire et les journalistes, soupçonnés de divulguer les exactions. Dernière provocation du président soudanais : l’expulsion du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour des propos qui ont déplu aux autorités.

    Je connais les difficultés de la diplomatie ; je sais aussi les contraintes auxquelles sont soumis les gouvernements face à la nécessité d’une opération de maintien de la paix risquée, mais je constate également que certaines situations suscitent plus d’émotion et donc plus de volonté d’agir que d’autres.

    On explique en général que l’hésitation de l’ONU à intervenir contre l’avis du gouvernement du pays concerné provient de l’interprétation de l’article 2 de la Charte des Nations unies (noningérence dans les affaires intérieures d’un État). C’est méconnaître l’évolution des esprits, puisque Kofi Annan lui-même a reconnu que « rien dans la Charte des Nations unies n’empêche de reconnaître qu’il y a des droits pardelà les frontières », ce qui fonde « la responsabilité de protéger ». Le mois dernier, en revenant sur l’écrasement de la révolte de Budapest par l’armée soviétique, il y a juste cinquante ans, on se lamentait sur l’état du monde à l’époque de la guerre froide et du partage de Yalta, qui conduisit à abandonner les insurgés hongrois à leur triste sort. Je ne peux me résoudre à ce que, dans quelques années, des campagnes viennent dénoncer – peut-être violemment – l’apathie ou l’inefficacité de notre pays et de la communauté internationale devant le drame du Darfour.

    Je suis convaincu qu’une prise de conscience est indispensable et je crois qu’elle est possible, en particulier si les médias brisent le mur de l’indifférence. C’est dans cet esprit que je me suis récemment adressé aux responsables des grands organes de presse et d’audiovisuel pour leur demander de sensibiliser l’opinion sur le drame du Darfour, ce qui ne manquerait pas d’influencer les décideurs. Je le répète, il y a urgence : on ne peut pas attendre qu’après 200 000 morts, il y en ait 300 000, 500 000 ou 800 000, comme au Rwanda. Nous ne sommes pas ici devant une question diplomatique ou géopolitique, mais devant une question d’humanité. Face à ce drame, nous avons un devoir d’humanité. Je souhaite en tout cas que les socialistes en soient conscients et qu’ils prennent une part active aux actions qui seront menées pour faire cesser le martyre du Darfour.

    Paul Quilès

    8 réponses à “Darfour : silence, on meurt”

    1. jacky dit : 1 décembre 2006 à 1:09

    bravo à Paul Quillès
    Il est temps que les esprits se réveillent…et il est déjà bien tard!Toute la pression et les sanctions doivent s’exercer sur le gouvernement soudanais, pour qu’une force internationale robuste avec un mandat de protection puisse agir au Darfour. Khartoum tergiverse pour continuer sa sale guerre contre les civils qui a redoublé ces dernières semaines: bombardements de villages; tueries en masse y compris d’enfants; viols des femmes utilisés comme arme de guerre…Et la guerre “ethnique” manipulé par les islamistes au gouvernement s’étend au Tchad et à la Centre Afrique.Il faut les arréter. Personne ne pourra dire qu’il ne savait pas
    Dr Jacky Mamou, président d’Urgence Darfour

    ps: journée internationale en faveur des femmes du Darfour victimes de violence: le 10 décembre 2006

    1. Max  dit :
      1 décembre 2006 à 9:55

    Oui, le silence , voire l’indifférence de presque tous les médias, les partis politiques, et de l’opinion en général face à l’horreur absolu que vit la population du Darfour , est incompréhensible, insuportable, pour moi, c’est un vrai chagrin … Alors que médias, partis politiques et opinion n’ont de regards et de paroles que pour les événements du Proche-Orient:
    Pourquoi nos soeurs et frères en humanité du Drafour auraient-ils moins d’importance que ceux vivant en Palestine et en Israël ?
    Max

    1. Alain dit :
      1 décembre 2006 à 11:57

    Merci pour cette prise de position!
    Parents d’une expatriée volontaire ACF au Darfour ( Geneida env. 120000 réfugiés), nous ne pouvons rester indifférent à cette catastrophe humanitaire où les intérêts politico-économique priment sur la vie de malheureux.
    Quelle est la position des socialistes et particulièrement de la candidate à la présidence de la république.
    Il est temps que les socialistes par sa voix, se manifestent et influent entre autres sur les grands médias qui - pour quelles raisons ???- n’informent pas le grand public!
    Seuls les problèmes Israélo-arabes importent! Assez aussi de cette information dirigée.
    Nous informons, autant que nous le pouvons autour de nous et sensibilisons les gens à ce drame du darfour. Mais il y a tellement à communiquer ! Les français sont totalement sans connaissance de la très grande gravité de la situation au Darfour.
    Merci encore d’user de votre influence pour peut être inverser la tendance et faire en sorte que des milliers d’innocents ne meurent.

    Alain 

    1. Gilbert dit :
      1 décembre 2006 à 12:01

    Quand on vous a lu, on ne peut que regretter que vous soyez pas plus nombreux à penser comme vous.
    Vous avez convaincu une personne de plus.
    Merci.

    1. Marcel dit :
      1 décembre 2006 à 12:14

    Merci Paul Quilès de nous faire part de vos sentiments, de vos connaissances des faits et de vos analyses. Ce qui se passe au Darfour est épouvantable et le sera plus encore si rien n’est fait. Mais que pouvons-nous faire?pourquoi l’Europe ne parle-t-elle pas d’une seule voix?
    Puisque les dictateurs en place ne veulent rien entendre, la communauté internationale ne doit-t-elle pas les convaincre, y compris par la force ?

    1. Marie-José dit : 1 décembre 2006 à 19:07

    Je suis depuis longtemps les massacres du Darfour et ne comprend pas l’immobilisme des autorités, des médias et des partis politiques y compris à gauche.
    Comme le disent Memmi et Peyret, toutes les caméras sont tournées vers le Proche-Orient.
    Comment l’ONU pourrait-elle intervenir si l’opinion publique est indifférente. Pas de manifs ni de grandes déclarations pour condamner le gouvernement soudanais!Le sujet Darfour ne serait_il pas politiquement correct?
    J’attends avec impatience que Ségolène Royal prenne position sur ce désastre.

    1. fredo dit :
      6 décembre 2006 à 19:47

    D’accord avec les commentaires précédents,s’il y avait des intérêts d’ordres financiers,il y a longtemps que les pays dits développés auraient réagis c’est dommage toujours le fric le fric…..
    On peut faire tous les commentaires que l’on veut l’humain n’a d’importance que l’orsque qu’il y a un intérêt financier, on est pas prêt de changer le monde.J’espère que la candidate Ségolène prendra position sur ces sujets.
    Fredo

    1.  marie-danielle dit :
      8 décembre 2006 à 10:47

    Il y a longtemps que la tragédie du Darfour me scandalise mais que puis-je faire si ce n’est constater que Machiavel (et la raison d’état )a encore de beaux jours devant lui?
    Ségolène fera-t-elle quelque chose?
    Espérons!!

  • Les restavec...

    Des parents qui n'ont pas les moyens de nourrir leurs enfants, les "confient"  à  des familles qui recherchent des domestiques. En contrepartie, si ces enfants étaient payés et contribuaient ainsi à soulager la vie misérable de leurs parents, on pourrait seulement déplorer que des enfants si jeunes, entre 8 et 15 ans, soient obligés de travailler plutôt que d'aller à l'école et vivre une vie d'enfant normale. Mais le drame est que ces enfants, que l'on désigne tout bonnement sous le terme de Restavec , sont totalement abandonnés entre les mains d'êtres dénués de tout sentiment qui les réduits à un véritable esclavage, travail de 8h à 22h , corvéables à merci , et subissants des chatiments corporels s'ils ne peuvent faire face à tout ce qu'on leur demande.
    On a pu voir et entendre les témoignages de quelques uns de ces enfants martyrs à la télé aujourd'hui à 13h. ils expriment avec des mots simples et déchirants leur épuisement et leur désaroi.
    Images insoutenables . Sommes-nous réellement impuissant face à cette barbarie? N'existe-t-il aucun moyen de sauver ces enfants? L'ONU, L'UNESCO, que sais-je?
    Ah, j'allais oublié de dire que cela se passe à Haîti, mais je ne serais pas étonné que ces pratiques exsitent également dans bien d'autres endroits du Globe!
    Et en fin de journal, qui s'était ouvert très largement sur le sport, et après le déroulement de toutes nos petites misères bien dérisoires dans le cadre nombrilique de notre héxagone, on a eu droit, en quelques secondes à des images du naufrage de ce bateau reliant l'Arabie Saoudite à l'Egypte et au cours duquel près de mille personnes sont mortes noyées, et le journal s'est plus appesanti sur les réactions des proches des victimes, que les reporters de l'A-2 qualifient" d'hystériques"
    Quand quelques uns de nos compatriotes sont en danger, les médias ne sont-ils pas eux aussi quelque peu "hystériques"?
    C'est là qu'on découvre avec tristesse que nous sommes très loin de la fraternité...

  • Quand un être disparaît...

    J'avais prévu de ne rien dévoiler "d'intime" dans le corps de ce journal, et prévenu mes éventuelles lectrices et lecteurs que ce blog ne contiendrait que des regards sur "l'extérieur"( je vous renvoie à ma  note "bienvenue sur mon blog" ) , le nombre de blogs qui servent d'étalages narcissiques d'une médiocrité désolante, sur lesquels je jette , de temps à autre un oeil distrait, ( et dont je comprends mal qu'ils puissent intéresser qui que ce soit ) devient , hélas, plétore mais cela ne devrait pas m'étonner, ces débordements et ces confusions ne sont-ils pas à l'image de notre société agitée et souffrante?
    Je suis loin du sujet de ma note .
    Michel P. ,  qui était , par son verbe, son comportement, sa bonté, sa générosité , son abscence de zones d'ombres, devenu pour moi,  au fil des années, plus qu'un frère biologique imposé , tout simplement un ami authentique dans toute sa dimension, est mort dans la nuit de vendredi 30 d'un arrêt cardiaque.
    Au chagrin s'ajoute un sentiment d'incompréhension devant la disparation d'un être qui vous est cher, un sentiment de rage devant cette sauvagerie de la vie qui inclut la mort,  la disparition définitive d'un corps physique avec , comme corollaire, la disparition de ses attributs les plus chaleureux, la voix, le rire, le regard , la poignée chaude et l'accolade quasi fraternelle, mais ni la présence , ni la pensée , ne disparaît  , par la mort, loin de là, au contraire, l'être cher qui franchit '' l'autre rive" celle dont on ne revient jamais et qui a toujours été la plus grande source d'angoisse métaphysique pour l'Homme, prend brusquement une dimension encore plus grande, étrange,  et qui, bien que le transcendant, nous perturbe et nous gêne, il semble s'éclairer d'une lumière nouvelle mais il nous manque encore plus.
    Je suis triste face à une situation qui m'échappe et que je trouve  profondément injuste .
    Il ne me reste plus qu'à m'imaginer que Michel.P ne nous a pas réellement quitté , puisque rien ne pourra nous empêcher de correspondre.