Je considère Sylvain Tesson comme un écrivain majeur. Sa langue est riche et son verbe imagé. J'aime l'homme - l'écrivain et l'aventurier. J'ai donc été surpris, et choqué par une phrase relevée dans ce qu'il a écrit dans sa rubrique Par les livres et par les champs, dans les colonnes du dernier numéro de Lire, Magazine littéraire daté de décembre 2020-janvier 2021, auquel je suis abonné depuis les temps lointains où ce journal était dirigé par notre ami Bernard Pivot. Son article qui s'intitule Chronos contre la fée clochette est consacré à la critique du livre de 174 pages : Rien pour demain de Bruno Remaury publié par les éditions José Corti, qui traite du temps, non du temps qu'il fait, bien sûr, mais du temps qui passe, de la relativité du temps. Mais ce n'est pas un Essai, mais bien un roman, puisqu'il est peuplé de nombreux personnages. Alors quelle est cette phrase que je désapprouve totalement parce que je la trouve désobligeante ? La voici que je souligne et que je mets en italique pour ne pas l'isoler de son contexte que je cite entièrement, car l'ensemble serait assez beau sauf, hélas, la phrase qui me déplait et que je souligne : " La bataille est mythologique. D'un côté Chronos, le dieu du temps qui entraine les hommes à la mort, mais enjoint chaque génération à reprendre la valse, immanquable stable. De l'autre, notre modernité qui veut abolir la fluctuation des heures et proclame sottement la perpétuelle jeunesse pour se maintenir sur la fine pointe de l'instant, quitte à accepter une vie d'employé d'usine, suant sa stérilité sur le bord de l'abime. Fin de citation.
Quel mépris dans ce propos, je déteste cette attitude élitiste...Ou alors je n'ai pas tout compris... Si quelqu'un veut bien m'éclairer !