Une de mes nièces à qui j’ai dédicacé mon nouveau roman Mathilde, une passion à Oléron, m’a fait remarquer combien j’étais prolifique.
Certes, ma production a été abondante à partir de 2010 et surtout entre 2015 et 2019, mais mon dernier roman La Genèse ou l’amour fou, édité en novembre 2018, date donc déjà de presque deux ans. Et c’est aujourd’hui qu’elle trouve que je suis prolifique ? Je lui ai répondu que mon éditeur ne trouvait pas que j’étais un écrivain prolifique, puisque, à peine un roman est-il publié, qu’il me demande des nouvelles de mon prochain romain. Cela étant, pour me rassurer, je pourrais citer les noms d’une bonne dizaine d’écrivains, très connus, qui publient régulièrement un livre tous les ans. Et puis, surtout, comme j’avance en âge, et qu’indéniablement, je deviens un vieil homme, je suis bien conscient, qu’à présent, le temps m’est compté. Il me faut accélérer pour libérer toutes les idées qui fourmillent en moi. Tenter de rattraper le temps considérable consacré « aux autres » pendant de longues années. Des années perdues ? Non, pas de regret, chaque épisode de la vie apporte cette part de terreau qui contribue à l’enrichissement et à la maturation. Il n’est pas sûr que j’aurais pu écrire avant ce que j’ai produit aujourd’hui. Créer une œuvre ? Non, ce serait trop prétentieux, mais laisser quelques traces de mon passage, oui. Il y a un temps pour tout, dit l’Ecclésiale, fils de David, roi de Jérusalem, un temps pour se taire, et un temps pour parler.
Et puisque je cite l’Ecclésiale, j’en profite pour ajouter cette phrase à l’intention des femmes que j’ai profondément aimées : il y a un temps pour embrasser, et un temps pour s’éloigner des embrassements.