Je crois que ce qui a manqué le plus à Sarkozy , c'est de ne jamais avoir été nommé 1er ministre . En cinq ans, il s'est donc comporté comme ce premier ministre qu'il n'a jamais été. Son agitation, son besoin d'être toujours et partout et sur tous les terrains montrent à l'évidence qu'il entend se substituer au premier ministre ; au terme de la Constitution, c'est le 1er ministre qui conduit la politique du gouvernement , or il est clair que Sarkozy ne l'entend pas de cette oreilles, car s'en rend-t-il compte ou non, pendant tout son quinquénat, il a laissé peu de place à son premier ministre, lequel ne s'est jamais beaucoup rebellé, ou du moins publiquement, même si ses proches savent très bien qu'il a beaucoup souffert d'être réduit à un simple collaborateur ( pour reprendre l'expression utilisée par Sarkozy lui-mêmeà) c'est d'ailleurs pour cette raison qu'il a finallement conservé monsieur Fillon , cet homme discret à l'extrème , qui , selon des collègues du gouvernement aurait gagné le surnom de grand taiseux.
Mais revenons à Sarkozy et à ma thèse du 1er ministre frustré : 1 / c'est un secret pour personne qu'il déteste Fillon parce que officiellement il occupe la place dont Sarkozy a toujours rêvée, 2 / dés la première année de son rêgne, il a pris possession des appartements de La lanterne , traditionnellement réservés au premier ministre 3 / contrairement aux cinq présidents de la cinquième république qui l'ont précédés, il déteste s'enfermer à l'Elysée et il affiche de façon bien ostentatoire son mépris de l'étiquette.
4 / aux conseils de ministres , il tutoie les autres ministres comme des collègues et envoie le premier d'entre eux dans les oubliettes . 5 / Enfin il n'a jamais toléré d'être remplacé en tant que Président de l'UMP et pendant tout son quinquénat il a multiplé les réunions avec son seul clan , comme un premier ministre, oubliant toujours qu'il avait été élu pour être le Président de tous les français.
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Du culte de la personnalité et de ses perversions
Il faudrait qu'un grand journal prenne l'initiative de lancer un appel à tous les médias pour que le nom de Nicolas Sarkozy ne soit plus écrit dans la presse ni prononcé dans les autres médias au moins , par exemple , pendant une semaine . Nous sommes dans un état de sur-saturation de lire et surtout d'entendre son nom à longueur de journée comme le font la plupart des journalistes en appuyant de manière grotesque sur son prénom comme si cela devait représenter un intérêt quelconque pour les simples citoyens que nous sommes . Certes , il s'agit de notre Président de la république et à ce titre, il agit et conduit les affaires de notre pays , il est donc normal que les médias en parlent et même quotidiennement , mais pourquoi ne pas écrire et dire simplement le président de la république ?
Cette remarque vaut d'ailleurs également pour tous les autres acteurs qui tirent les ficelles de notre vie dans tous les secteurs : est-ce vraiment nécessaire de privilégier les noms des intervenants , souvent du reste au détriment des fonctions qu'ils occupent ?
Il est vrai que cette habitude de mettre en avant les hommes plutôt que leurs fonctions n'est pas propre à la France ; partout l'homme a besoin d'un chef, voire d'une idole à vénérer , le culte de la personnalité semble incontournable, il me fait admettre , même si cela m'agace prodigieusement, que pourvoyance et dépendance ont toujours fait bon ménage . Ne dit-on pas de ceux qui admirent certains artistes ou sportifs ( on dit aujourd'hui des vedettes, ou plutôt des stars ! ) qu'ils sont des fans ? Et oublie-t-on que fan est le diminutif de fanatique ? N'est-ce pas effrayant ?
En revanche , ceux qui soutiennent et encouragent toujours les les sportifs d'une même équipe dans les stades sont appelés des supporters , le sens du mot supporter ne prête-t-il pas à sourire ?