Je crois que ce qui a manqué le plus à Sarkozy , c'est de ne jamais avoir été nommé 1er ministre . En cinq ans, il s'est donc comporté comme ce premier ministre qu'il n'a jamais été. Son agitation, son besoin d'être toujours et partout et sur tous les terrains montrent à l'évidence qu'il entend se substituer au premier ministre ; au terme de la Constitution, c'est le 1er ministre qui conduit la politique du gouvernement , or il est clair que Sarkozy ne l'entend pas de cette oreilles, car s'en rend-t-il compte ou non, pendant tout son quinquénat, il a laissé peu de place à son premier ministre, lequel ne s'est jamais beaucoup rebellé, ou du moins publiquement, même si ses proches savent très bien qu'il a beaucoup souffert d'être réduit à un simple collaborateur ( pour reprendre l'expression utilisée par Sarkozy lui-mêmeà) c'est d'ailleurs pour cette raison qu'il a finallement conservé monsieur Fillon , cet homme discret à l'extrème , qui , selon des collègues du gouvernement aurait gagné le surnom de grand taiseux.
Mais revenons à Sarkozy et à ma thèse du 1er ministre frustré : 1 / c'est un secret pour personne qu'il déteste Fillon parce que officiellement il occupe la place dont Sarkozy a toujours rêvée, 2 / dés la première année de son rêgne, il a pris possession des appartements de La lanterne , traditionnellement réservés au premier ministre 3 / contrairement aux cinq présidents de la cinquième république qui l'ont précédés, il déteste s'enfermer à l'Elysée et il affiche de façon bien ostentatoire son mépris de l'étiquette.
4 / aux conseils de ministres , il tutoie les autres ministres comme des collègues et envoie le premier d'entre eux dans les oubliettes . 5 / Enfin il n'a jamais toléré d'être remplacé en tant que Président de l'UMP et pendant tout son quinquénat il a multiplé les réunions avec son seul clan , comme un premier ministre, oubliant toujours qu'il avait été élu pour être le Président de tous les français.