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Retour à Modiano

Je viens de terminer la lecture d'un nouveau roman de Patrick Modiano: " Remise de peine". L'auteur a 33 ans, il se souvient de ce petit garçon qu'il était à l'âge de 10/11 ans. Il avait été placé, avec son jeune frère Rudy, chez des amis de sa mère dans un village aux environs de Paris ( en fait, il s'agit de Jouy-en-Josas, la maison qui porte le nom de Guillotin, parce que ce dernier est enterré dans le parc entourant la maison. Cette demeure bourgeoise à la façade recouverte de lierre est située au 38 rue du Docteur Kurzenne, dont il reproduit deux photos dans ce petit album de famille qu'il nous offre avant le texte des 10 romans( regroupés dans un gros ouvrage de la collection Quarto publié par Gallimard en 2014) comme pour reconnaitre enfin que toute son œuvre n'est qu'une suite d'étapes de sa biographie.
Cette maison où il passera plusieurs mois est habitée par trois femmes:
Hélène Toch dite la petite Hélène, très petite femme d'une quarantaine d'années, Annie 26 ans , qui conduit uen quatre-chevaus, et Mathilde F sa mère, la cinquantaine. Placés là, Patrick Modiano - que tout le monde appelait alors Patoche- et son frère Rudy, sont quasiment abandonnés par leurs parents( cette absence des parents revient dans plusieurs de ses "romans". ) puisqu'ils ne donnent presque aucune nouvelle. La mère comédienne en tournée théâtrale envoie une carte postale de Tunis. Le père au métier indéterminé, aux activités troubles des cartes de Brazzaville et de Bangui, puis plus rien, mais aussi tout de même quelques visites, certains jeudis.
Les trois femmes reçoivent beaucoup, quelques hommes et aussi des femmes plus présente que les hommes:  Frede, une femme de 35 ans, Blanche-neige, une jeune fille chargée de s'occuper des garçons, on dirait aujourd'hui une baby-sitter, Andrée K. Des personnages haut en couleurs, comme dans tous les romans de Modiano, que ce dernier décrit comme des gens mystérieux mais dignes d'intérêt, tels que Eliot Solter marquis de Caussade, Roger Vincent qui souriait tout le temps et qui venait les voir au volant de sa belle voiture clinquante américaine,
Jean D qui avait la même taille et les mêmes gestes que le Père Noël et surtout la même montre qui indiquait les secondes, les minutes, les heures, les jours, les mois et les années et qui donne à Patoche son premier roman policier: " Touche pas au grisby."
Le seul roman de Modiano ( parmi la dizaine que j'ai lu à ce jour) que j'ai totalement aimé, sans aucune réserve, parce que j'ai trouvé ce récit attachant, plein de chaleur et de tendresse et le style très épuré( mais c'est une constante dans les romans de Modiano), une écriture limpide, surprenant pour exprimer des souvenirs souvent confus avec de nombreuses redites et répétitions.


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