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Une vieille femme s'est éteinte

Une vieille femme s'est éteinteà l'aube de cette journée du samedi 21 janvier au tout début de cette sixème année du 21 siècle...Elle était née à la fin de la 2ème décennie du siècle dernier. Pour lui apporter la chaleur dont elle avait besoin pour respirer, se mouvoir,entretenir une conversation, maintenir l'intérieur de son corps à la température constante de 37° et résister ainsi aux aggressions extérieures, son coeur a battu plus de trois cent cinquante millions de fois. Mystères de la vie qui met à la disposition de notre corps une organisation d'un très haut niveau tehnologique. Je continue tous les jours de me faire violence pour ne pas croire à une fabrication programmée- et non du fait du hasard-  de l'être vivant; Cette intervention divine( une fois pour toute selon certains ou suivi d'un "service après-vente" plus ou moins suivi du reste, quelques centaines au départ et plus de six milliard aujourd'hui, cela se comprend)  , c'est tellement irrationnel et tellement liée à la peur viscérale et ancestrale de l'Homme de sa mort, qu'au fil du temps il s'est arrangé pour se forger une ascendance d'origine divine et espèrer ainsi une protection éternelle: le père n'abandonne jamais ces enfants, n'est-ce pas? Je pensais que c'était plutôt la mère! mais c'est oublier combien toutes les religions ont la capacité d'escamoter le rôle de la femme( Jéhovah , Abraham et Moïse , Le Père , le Fils et le Saint Esprit , Allah et Muhammad, pour ne citer que ceux que j'ai le plus étudié )
Je connaissais  cette femme depuis dix ans , elle aimait me confier des souvenirs qui lui étaient intimes et dont elle répugnait, me disait-elle , à livrer à ses propres enfants, parce qu'elle craignait leurs jugements déformés par les liens de la filiation directe: ils l'aimaient trop et quand on aime trop, chacun sait qu'on devient au mieux myope mais hélas, au pire cruel.
On ne guérit jamais de son enfance et on passe sa vie, soit à bénir ses géniteurs et à en conserver un souvenir ému, devant tant d'amour dont on a été gratifié, soit à leur reprocher toutes les tares dont on prétend avoir hérité  et avec lesquels on se dit condamné à vivre.
J'ai rarement rencontré quelqu'un qui accepte de reconnaître qu'il est seul responsable de sa destinée.
Cette femme , très pacifique, très casanière, qui donnait l'image d'un être simple et sans histoire, était pourtant chargée d'un  fardeau rempli de lourds secrets qui la clouaient chez elle comme des boulets de plomb.
J'ai été dépositaire de certains d'entre eux.

 

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