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  • La victoire de Hollande

    "...Donc, en dépit des abstentionnistes que l'on redoutait, en dépit de ceux qui ont choisi de voter blanc, enfin, de la montée de certaines peurs organisées, c'est bien François Hollande qui est arrivé "dans un fauteuil". Entre le meeting du Bourget du 22 janvier, où l'on a vu naître un tribun, et le duel avec Nicolas Sarkozy, il s'est affirmé un chef d’État. Cet homme a su triompher seul de toutes les réserves: on peut dire, en effet, que c'est sa victoire, plus que celle des siens...
    C'est ainsi que s'exprimait Jean Daniel dans son éditorial (N° 2479 du Nouvel Observateur du 10 au 16 mai 2012) et il ajoutait plus loin:"...On peut donc saluer le parcours remarquable d'un homme...J'avais découvert en François Hollande toutes les composantes de ce que l'on appelle la sagesse, notamment celle du paysan français, selon Jean Giono. Cette "sagesse", c'est la détermination tranquille à résister à tous les extrêmes. Elle renoue avec un enracinement qui était aussi celui de François Mitterrand."
    Et quant à Laurent Joffrin, deux pages plus loin, il est encore plus dithyrambique, voire lyrique! Jugez-en:"Non, on ne rêve pas! Quelque chose comme les sept mois de Mendès au pouvoir, un New Deal à la française. Il faut parfois laisser parler son émotion. La gauche de nouveau, la gauche enfin, la gauche dans la joie, malgré la crise...Comme un chromo de 36, un souvenir de 81, un rappel de 97, avec un zeste de Commune, un salut à Jaurès, une pensée pour Mendès, une rose pour Mitterrand. Nous sommes dans l'Histoire, la belle histoire du peuple république..."
    Et cela continue sur 3 colonnes, mais nous arrêtons-là, car 28 mois plus tard, soit à mi-mandat de ce quinquennat, on ne peut évidemment qu'éprouver, pour le moins, qu'une certaine amertume devant ce que tous qualifient aujourd'hui d'échec.
    Et puisque Jean Daniel écrivait ( en parlant de Hollande) que "...c'est sa victoire, et non celle des siens..." On serait en droit de dire aujourd'hui, que c'est son échec à lui, et non celle des siens. Car ils sont nombreux, parmi  ses propres ministres, et le Premier ministre lui-même, à rêver d'une autre politique, axée entièrement sur la relance de la consommation et des investissements publics et privés qui permettraient immédiatement de relancer la croissance, sans se soucier ni de Bruxelles ni de notre niveau d'endettement. Cette dette, dont le montant des intérêts correspondant au premier poste de dépenses de notre pays, a atteint un tel volume ( 2200 milliards €!), proche de notre PIB, qu'elle ne sera, à l'évidence jamais remboursée. Alors, cessons de croire qu'avec des économies de quelques dizaines de milliards, on pourra réduire cette dette; en opérant des coupes sombres dans les budgets de tous les ministères et dans celui des ménages, les entreprises produisent de moins en moins et ainsi on ne fait qu'aggraver la montée du chômage.